Depuis longtemps déjà, je songe à écrire cette note. Une note d’humeur qui dirait toute la difficulté à s’appuyer sur les chiffres publiés au Brésil, à commencer par ceux émanant de l’IBGE, l’équivalent brésilien de l’INSEE. Des chiffres qu’il me plaît régulièrement de reprendre dans ce blog et ailleurs, dans mes conversations comme dans mes argumentaires. Que voulez-vous, j’ai le goût des nombres depuis mon enfance. Ce goût m’a largement suivi dans mes études et ne me quittera sans doute jamais.
Ce ne sont pas les compétences de l’IBGE qui sont en cause. L’IBGE compte — c’est le cas de le dire — les meilleurs experts en statistiques, dûment diplômés des universités européennes et nord-américaines. Ce qui est en cause est le terrain — en fait, de vrais sables mouvants — qui est l’objet de leur observation. Car, si cette remarque, de simple bon sens, vaut pour tous les terrains, donc pour tous les pays observés, elle redouble de valeur dans un pays comme le Brésil, où selon les estimations près de la moitié de l’activité économique ressort de l’informalité, sans même parler des activités criminelles...
C’est l’IBGE, lui-même, qui me donne l’occasion de passer à l’acte et de produire ces quelques lignes. Ne vient-il pas de publier une étude qui cherche à évaluer le nombre des naissances non déclarées, État par État, ainsi que celui des décès d’enfants de moins d’un an qui échappent pareillement aux registres d’état civil ? Je ne saurais donc trouver meilleure occasion que de relever cette part d’ombre sur laquelle l’IBGE pointe ses propres lumières, quelques jours après avoir rendu compte de l’élévation de l’espérance de vie, une élévation de deux mois et douze jours — admirez la précision !
Cela signifie-t-il pour autant l’invalidité des statistiques émises ? Pas totalement, car comme aimait à le souligner un de mes vieux maîtres, plus que les valeurs intrinsèques, ce sont les évolutions qui donnent leur sens aux travaux effectués. Si, chaque fois, la prudence est de mise, il n’est toutefois pas interdit d’accorder un certain crédit aux chiffres publiés. Tout l’art réside dans leur interprétation, comme nous le savons. Notamment depuis que les politiciens de tout bord s’en sont emparés pour nous les jeter en pâture et se les jeter à la figure...
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