A-t-on jamais vu un pendu dont les pieds traînent sur le sol ? Au temps de la
dictature qui a plombé le Brésil de 1964 à 1985, ce n'était pas
inhabituel. Des photos en témoignent. Vladimir Herzog (Vlado),
journaliste et militant communiste, est un de ces suicidés. Un
apprenti photographe de la police civile a « documenté »
la mort de Vlado.
Fils d'un Chinois
et d'une Brésilienne, Silvaldo Leung Vieira est amené dans les
caves du DOI-Codi (Destacamento de Operações de Informações –
Centro de Operações de Defesa Interna) jusqu'à la cellule où a
été mis en scène le « suicide » de Vlado. Après avoir
manifesté des réserves, alors que se répétent les mêmes
sinistres mascarades, Silvaldo profite d'un congé pour émigrer aux
États-Unis.
Près de 40 ans
plus tard, un journaliste de la Folha de São Paulo a
recueilli son témoignage en Californie : « Tout était
manipulé et, malheureusement, j'ai fait partie de cette
manipulation ». Silvaldo travaille actuellement pour le Good
Shepherd Center, une organisation caritative venant en aide aux
femmes et aux enfants sans abri. Malgré l'amnistie, Silvaldo est
toujours considéré comme déserteur. Un emploi au consulat du
Brésil à Los Angeles lui a été refusé à l'époque du
gouvernement de Fernando Henrique Cardoso. Il rêve aujourd'hui de
pouvoir rentrer au Brésil et y retrouver sa mère, octogénaire. Le
gouvernement de Dilma sera-t-il plus généreux ?
O Bêbado e a
Equilibrista, une chanson de João Bosco évoque Vlado, décédé
des suites des tortures qui lui ont été infligées. Cette chanson,
reprise ici en chœur par le public, a été un des hymnes de
l'opposition à la dictature.
Un billet du blog Vida Curiosa nous offre une lecture commentée de cette chanson.
L'article de la
Folha, où figure la trop fameuse photo, peut être accessible ici.
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