De Londres est venue, via le poly-libéral Financial Times, une injonction faite à Dame Dilma. Il lui faudrait, au prétexte que le Brésil entre dans la cour des grandes nations, se positionner plus clairement vis-à-vis des conflits en cours sur notre planète. À dire vrai, l'argumentaire du quotidien britannique laisse transpirer la volonté de voir le Brésil s'aligner sur les États-Unis et les moyennes puissances occidentales. Et si le plumitif anglais souligne que Dilma a fait quelques pas dans la bonne direction par rapport à son prédécesseur, cela s'apparente à cette méthode bien connue de certains professeurs qui consiste à flatter l'élève en s'appuyant sur les « succès » obtenus à quelques premiers examens. Si Dame Dilma a bien fait, par exemple, de prendre ses distances avec l'Iran en demandant la grâce d'une femme condamnée à la lapidation, alors elle devrait pouvoir se montrer plus exigeante avec les frangins Castro à Cuba.
Cuba, justement. Dilma en revient et n'y a pas joué le rôle que l'éditorialiste du Financial Times aurait souhaité. Si Dilma n'a pas obtenu du gouvernement cubain qu'il autorise Yoani Sánchez à visiter le Brésil, c'est sans doute parce qu'elle n'a rien demandé à Castro et qu'elle a préféré, à l'unisson avec son hôte, dénoncer la violation des droits de l'homme opérée par les États-Unis sur la base de Guantanamo. Par conséquent, on peut dire que le Brésil, par la voix de sa présidente, n'est en rien neutre sur la scène internationale. Simplement, il ne s'aligne pas sur les États-Unis et ses alliés les plus étroits.
Quant à savoir si Dilma a raison de critiquer les États-Unis plus que Cuba, ça se discute. Après tout, s'il fallait tenter d'établir un bilan des atteintes aux droits de l'homme sur la planète, les États-Unis auraient à justifier d'une liste sans doute bien plus étoffée que celle de Cuba. Comparaison n'est toutefois pas raison. Mais il est toujours utile de rappeler le jeu sinistre des États-Unis non seulement à l'étranger par ses interventions sanglantes et, d'ailleurs, in fine contre-productives, mais aussi à la fois chez lui-même et presque partout ailleurs en imposant un modèle économique et de société humaine qui repose sur les deux piliers que sont le libéralisme sans frein et l'aliénation des gens mise en scène à Hollywood et diffusée sur des milliers de chaînes de télévision mondiales.
Cela ne signifie pas que Cuba vaille mieux. Malheureusement, la guerre larvée qui ravage en silence, ou presque, oblige à choisir. C'est ce qu'a fait Dilma.
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