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20 mai 2006

D'un Monde à l'autre...

« Dans le fer on ne spécule pas. » Ainsi commence un article du quotidien Le Monde censé rendre compte des actuelles négociations entre les producteurs de minerai et les aciéristes. C’est le genre d’affirmation, en acier trempé, qui ne souffre aucune contradiction. Pour ceux qui en douteraient, Alain Faujas fournit une explication : « seuls les mastodontes de la mine et leurs clients sidérurgistes - non moins colossaux - ont ici voix au chapitre. »

Il est amusant, Alain Faujas. Et sûrement très gentil garçon. Probablement pas du genre à spéculer.

Le plus grand port minéralier du monde est brésilien et porte un nom digne de son rang : Tubarão. En français, Requin. C’est le hasard objectif qui fait que le même mot s’applique aussi à la finance. Tubarão doit son nom à sa forme vue d’avion. De ma varanda, j’observe chaque jour les allées et venues des cargos en provenance du monde entier pour charger le précieux minerai. Avouez que ça a plus de gueule qu’une banale plage bordée de palmiers !

La compagnie qui exploite les mines est aussi propriétaire du terminal portuaire. Et, soit dit en passant, de la ligne de chemin de fer qui relie l’État des Minas Gerais à l’Espírito Santo. Y circulent des trains longs de 4 km chargés de minerai. Cette compagnie est la Companhia Vale do Rio Doce (CVRD). En français, la Compagnie du Long Fleuve Tranquille. Qu’on me pardonne cette traduction !

La métaphore employée par Alain Faujas mérite tout autant la bienveillance. À l’en croire, CVRD, ainsi que les australiens Rio Tinto et BHP Billiton ont « pleuré auprès des aciéristes chinois, japonais et européens qu'une nouvelle mine de fer se chiffre en milliards de dollars. » Décidément, il est amusant, Alain Faujas.

Le reste de l’article, sur lequel je ne m’appesantirai pas, est à l’avenant. À pleurer. Le Monde a été un bon journal. C’était une autre époque, un autre monde. Pour ceux qui trouveraient que j’ai la dent dure, je conseille la lecture de la Folha de São Paulo. Ils y retrouveront la saveur du quotidien français de référence d’autrefois.

Porto Tubarão / Jonas Detarsis

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