Depuis trois semaines, la préparation du carnaval va crescendo. Je ne parlerai ici que de celui de Vitória, qui se déroule une semaine avant ceux de Rio et Salvador, façon pour les Capixabas de pouvoir participer à deux événements.
Fin janvier s’est tenue l’élection sous un chapiteau monté sur la plage de Camburi de la Reine et du Roi Momo. Etre élu n’a rien d’anodin, cela se traduit par le gain d’une prime, qui est loin d’être négligeable, et la garantie que les bénéfices annexes vaudront un an durant. Placé sur la scène, j’ai eu le privilège, grâce à notre amie Lena responsable de la Culture à la mairie, d’assister cette année de très près aux présentations de chacun des candidats. C’est l’occasion de souligner deux contre-sens généralement commis en France avec naïveté et /ou condescendance : d’une part, le Carnaval n’est pas le lieu de l’oubli de sa condition (sous entendu, à Paris, misérable) ; d’autre part, le pas de samba est l’un des pas les plus difficiles à réaliser, compte tenu de la vitesse d’exécution requise. Avant de livrer au jury et au public un aperçu de son talent, chaque candidat doit répondre à quelques questions d’où il ressort que les écoles de samba, qui portent bien leur nom, jouent leur rôle dans la conscientisation de ses représentants. Au palmarès des préoccupations, j’ai retenu les thèmes suivants : la violence, les inégalités sociales, la citoyenneté, le SIDA, le sexisme... Certes, tout cela est dit pour plaire à une mairie PT, mais les accents de sincérité de la plupart des candidats montraient que la leçon était mieux qu’apprise, assimilée. Ce que l’on attend, après tout, de n’importe quel élève de n’importe quelle école.
Ces derniers jours, les préparatifs logistiques se sont accélérés. Et c’est à un véritable marathon auquel se livrent les responsables afin que ne manque pas une loge, pas une place de parking, pas une ambulance, pas un wc chimique côté municipal, pas un élément de décor, pas un morceau de tissu, de papier ou de carton, côté écoles. Pour le maire, João Coser, il s’agit de rendre visite à chacun, de s’assurer que tous les risques seront sous contrôle au jour J, car du succès ou non du carnaval dépend son avenir. Les enjeux sont autant politiques qu’économiques. Un raté, une violence non maîtrisée, une organisation défaillante, ce serait impopularité garantie et mise en péril du futur de l’économie du carnaval. Un succès, ce serait une popularité maintenue et l’assurance que l’an prochain les touristes (la plupart brésiliens, je le précise) seront plus nombreux l’an prochain dans la capitale capixaba.
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