Le matin, Bom Dia Brasil est une institution. Pendant trois quarts d’heure, Renato et Renata commentent entre deux coupures publicitaires, lui d’un ton bonhomme, elle avec son éternel sourire, les heurs et malheurs de notre monde.
Sur le même modèle, Bom Dia Espírito Santo s’invite à notre table de petit déjeuner entre 6h30 et 7h15. Abdo Chequer et Juliana Avanza n’ont pas l’aisance de Renato et Renata, mais comme eux sont vite devenus des familiers.
Après l’annonce de l’arrestation d’un jeune suspecté d’avoir mis le feu à un autobus en échange de 2000 reais, Bom Dia Espírito Santo s’est déplacé en direct, comme il aime le faire, sur un des lieux chauds de l’actualité, ce matin un campement du Mouvement des Sans Terre (MST) dans un parc de Vitória. Comme ces familles ont bénéficié de la réforme agraire, Abdo a voulu savoir ce que ces familles voulaient de plus. Comme tous les téléspectateurs, j’attends toujours la réponse.
Ensuite est apparu un défenseur de la négritude. Un militant professionnel depuis trente ans. Un de ces habitués des médias qui savent qu’il faut regarder la caméra plutôt que la journaliste. La question des quotas, de la discrimination positive, servait de faire valoir à un numéro de duettiste, dont tout montrait qu’Abdo et ce militant le rodaient depuis trente ans. Mais, sur le fond, je crains que les Noirs et les Indiens n’attendent encore trente ans une réponse aux questions qu’ils se posent sur la manière d’intégrer l’élite nationale.
Puis Abdo a voulu annoncer le sujet suivant, sur la qualité de l’eau des rivières. Mais au lieu de dire « melhora da situação dos rios », la langue a fourché pour laisser échapper un inattendu « melhora da situação dos ricos ». Il était temps qu’on se préoccupe de l’amélioration de la situation des riches !
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