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18 août 2006

Centre dessus dessous

Impôt local payé par les propriétaires d’immeubles, décidé et recouvré par les municipalités, IPTU fait partie de ces sigles, familiers, que la plupart des Brésiliens seraient bien en peine de développer.

Cohérente avec les principes qui animent le PT, la municipalité de Vitória vient de décider d’en étendre la portée politique. D’une part, les recettes globales de l’IPTU passeront de 51 à 84 millions de reais, d’autre part les taux d’imposition baisseront dans les quartiers les plus pauvres. Corollaire : les taux augmenteront fortement dans les quartiers les plus aisés.

À elle seule, cette mesure ne sera pas suffisante pour permettre la revitalisation du Centro, une des priorités affichées par João Coser depuis son élection il y a deux ans. Mais elle peut y contribuer.

João l’a bien compris, si Vitória veut développer son potentiel touristique et, plus important encore, se doter d’une identité, elle a besoin d’une vitrine. Or, cette vitrine fait cruellement défaut. Historiquement et géographiquement, Centro, qui, soit dit en passant, ne se situe pas au centre de l’île, a toute légitimité pour revendiquer ce rôle. Hélas, c’est l’un des quartiers les plus laids de la ville. Les façades les plus anciennes sont défigurées par les enseignes envahissantes des commerces populaires, des immeubles construits dans les années soixantes menacent de s’effondrer, les favelas bousculent les blocos de bureaux.

Centro est aussi le lieu du palais du gouvernement, celui de la cathédrale ou du théâtre Carlos Gomes. De jour, c’est un quartier vivant où s’agitent les salariés des administrations et des entreprises qui y ont leur siège, les mères de famille à la recherche de la bonne affaire, les mendiants et les voleurs à la tire. De nuit, rares sont ceux qui s’attardent dans ses ruelles, au-delà de la place Costa Pereira. Enfin, Centro est l’accès direct à l’un des ports de l’agglomération qui, s’il était mieux exploité, pourrait contribuer à forger cette identité qui lui fait tant défaut.

Face à ce défi, João est allé chercher des idées ailleurs. À Dunkerque, en particulier, qui partage avec Vitória une topographie qui unit les vieux quartiers aux bassins portuaires. Les deux villes ont aussi en commun Arcelor.

IPTU, jumelage, deux pas dans la bonne direction, du moins je l’espère. Mais deux tout petits pas, car il en faudra bien davantage pour que le rêve de João se réalise. Et que les 800 passagers qui le 13 octobre débarqueront pour la première fois d’un paquebot, le Blue Dream, ne repartent de Vitória avec l’envie d’y revenir.

Au fait, cela veut dire quoi IPTU ? Imposto sobre a propriedadade predial e territorial urbano. Il suffit de demander !

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