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17 novembre 2006

Le nombre : 15 528

Il en est de la violence urbaine brésilienne comme de la guerre civile iraquienne. La diffusion quotidienne par les médias des actes de violence les banalisent au point qu’on n’y prête guère plus d’attention qu’aux épidémies de dengue ou aux accidents de la route — autres fléaux brésiliens.

Régulièrement, des statistiques viennent ponctuer l’interminable logorrhée des morts violentes. Hier, journaux et télévisions rappelaient que 15.528 brésiliens de 15 à 24 ans ont perdu la vie en 2004 pour cause d’accident, crime ou suicide causés par une arme à feu, ce qui correspond à un taux de 43 morts pour 100.000. Selon l’Organisation des États Ibéro-américains, des 65 pays qui publient des statistiques sur cette tranche d’âge, seul le Vénézuela (38 pour 1000) approche un pareil bilan.
Toutes armes confondues, la Colombie tient la corde, cela ne surprendra personne. Le Vénézuela la talonne de près. Et le Brésil prend une sanglante troisième place.

Au Brésil même, l’Espírito Santo et Vitória sont particulièrement mal lotis : troisième des États (avec 95 homicides de jeunes pour 100 000, derrière RJ et Pernambouc), deuxième des capitales (derrière Recife).

Disons le tout de go, rien n’est fait de sérieux pour enrayer ce macabre carnaval. Après tout, prendre une balle, c’est comme faire des tonneaux à l’angle de deux rues ou se faire piquer par un méchant moustique. C’est la faute à pas de chance.

11 commentaires:

  1. Moi ça m'étonne que la Colombie tienne la corde. On n'en parle jamais ici, et quand le maire de Bogotá dit qu'il veut interdire les armes, le congrès vote une loi pour que les permis de port d'armes soit héréditaires.

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  2. oups j'ai oublié de signer le commentaire d'avant ... si c'est modifiable ...

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  3. je ne vois pas pourquoi le fait que la colombie "tienne la corde" n'étonnerait personne. Ce pays, à la différence d'autres, et notamment du Venezuela (sans accents), a fait de très nets et constatables progrès en matière de sécurité. Bogota et Medellin en particulier sont loin des taux d'homicide de Caracas, Rio ou Sao Paulo.

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  4. Selon l'Organisation des États Ibéro-américains, la Colombie reste le pays le plus violent (sur la base des homicides).

    Phiconvers a cependant raison sur les énormes progrès accomplis à Bogota et Medellin. Ainsi, selon la Folha de São Paulo (http://www1.folha.uol.com.br/folha/dimenstein/colunas/gd161006a.htm), le taux d'homicide est passé à Medellin de 360 pour 100.000 à 39. Le quotidien brésilien rappelle, dans ce même article, qu'il est de 25 à SP.

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  5. Je suis dubitatif sur le fait que les états du Para, de l'Amapa et de l'Amazonia ne figurent pas au hit parade.

    C'est là que je me suis toujours senti le moins en sécurité, même si j'adore l'Amazonie.

    Mais entre les mouvements de population pas enregistrés, la facilité de faire disparaître une dépouille...

    Rien qu'à Oiapoque (5.000 hab) il "disparait" bien 30 personnes par an, en moyenne.

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  6. Ces chiffres sont ceux des homicides répertoriés par la police. Ils valent ce que valent les statistiques de la police, mais ce sont les seuls disponibles aux échelles nationale et internationale.

    Faute d'avoir mieux à leur opposer, je ne contesterai pas, personnellement, le classement établi.

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  7. Il n'empêche qu'à l'inverse de ce qu'on pouvait ressentir il y a une décennie, Belém la nuit est devenue bien plus dangereuse que Rio.

    Ce qui ne m'empêche pas d'être foutument amoureux de cette ville.

    Que peuvent bien valoir les statistiques des polices d'état dont on sait qu'un bon quart des fonctionnaires font des extras pour... les gangs?

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  8. Et que peuvent bien valoir les statistiques face à l'amour pour une ville !

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  9. Ecoutez, l'amour ne m'a pas empêché d'être objectif puisque j'ai dit que la situation de Belém se dégradait^^

    A moins que je n'aie lancé ce message par possessivité excessive, pour en détourner d'autres amants potentiels?

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  10. Au fait, avez-vous retrouvé le titre du livre dont Belém constitue l'un des décors, euh pardon, le plus beau des décors ?

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  11. Oui! L'exposition coloniale

    E. Orsenna!

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