Comment mal terminer un excellent week-end ? En se montrant curieux de connaître le secret de Beethoven. Comme chacun sait, les secrets perdent leur charme dès qu’ils sont dévoilés.
Agnieszka Holland a voulu faire de son Beethoven ce que son ex-collègue de l’ex-bloc communiste, Milos Forman, a fait de Mozart avec Amadeus. Disons le tout de go, la Polonaise a raté son coup. Film de propagande crypto-féministe tout autant que crypto-freudien, Le secret de Beethoven, un secret d’ailleurs dévoilé dès les premières scènes, traîne en longueur et en langueurs l’improbable personnage féminin censé incarner la bonne âme d’un compositeur livré au diable.
Tout ce temps, par une association d’idées on ne peut plus prosaïques, je songeais à Ségolène Royal, autre crypto-féministe, autre femme qui ne parvient pas à s’élever au niveau de ses maîtres et qui voudrait donner l’illusion d’incarner une Jeanne d’Arc post-moderne, porteuse de ce sursaut attendu, à en croire les journaux de là-haut, par de nombreux Français. C’est dire si je m’ennuyais !
À la tête de la lointaine France, une France qui s’éloigne du reste du monde, une France à la dérive en quelque sorte, une femme ne serait pourtant pas une mauvaise idée par la valeur symbolique de renouveau, voire de matrice, qu’elle incarnerait. Cette femme, je l’imagine plutôt en Catherine de Médicis qu’en Jeanne d’Arc, Catherine de Médicis à qui Corinne Lepage a voulu rendre hommage en choisissant un pseudonyme pour présenter sa vision du monde.
Comme le malheur semble têtu, il n’a pas voulu que Corinne, pas plus que Ségolène, se hisse à la hauteur de son modèle. D’où cette question, aujourd’hui sans réponse : de quelle Italie viendra la Médicis capable de faire entrer la France dans ce siècle ? Car, à n’en pas douter, le salut de ce pays ne viendra pas de l’intérieur, un intérieur rabougri par un inconscient épuisé de touner en rond comme un fauve en cage. Un intérieur xénophone, ce qui n’est pas pour faciliter la solution plus haut évoquée.
Rencontré au cinéma, l’ami B., psy de son état, avait à la sortie une interprétation : la jouissance de l’hystérique — le personnage féminin du film ou, au choix, Agnieszka Holland — passe par le désir de maître. Est-ce que Ségolène serait du côté des hystériques ? Et Corinne ?
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