Quelques 66 délégations de partis de gauche d’une trentaine de pays sont actuellement réunis à San Salvador, 15 ans après une première rencontre qui s’était tenue à São Paulo.
En tant que hôte, Medardo Gonzalez, du Front de libération nationale Farabundo Marti, a rappelé hier les circonstances de la réunion fondatrice de São Paulo. Le mur de Berlin était tombé, l’Union Soviétique s’était effondrée, les Sandinistes avaient perdu les élections au Nicaragua, Cuba vivait une grave crise économique. Et, des États-Unis, Francis Fukuyama annonçait la fin de l’Histoire.
C’est à cette époque que l’occasion m’avait été donnée d’assister à une sorte de pot entre amis, organisé par un copain en l’honneur de Jorge Amado et Tomas Borges, ancien ministre de l’Intérieur de Daniel Ortega, récemment réélu après une longue éclipse.
Jorge Amado avait improvisé un discours pour récuser la thèse de Francis Fukuyama. « Le bloc communiste s’est certes désintégré, disait-il en substance, mais l’on ne me fera pas avaler que l’Histoire a pris fin tant qu’il y aura, en Amérique latine et ailleurs, des dizaines de millions de personnes ne mangeant pas à leur faim. »
Aujourd’hui, Jorge Amado repose dans un cimetière à Salvador. Dans un autre Salvador, des militants de gauche célèbrent les victoires de leurs partis en 2006. Et Francis Fukuyama admet qu’il avait tort.
Les pires problèmes de l’Amérique latine sont loin d’être réglés. L’arrivée au pouvoir de partis qui se réclament de la gauche ne garantit en rien que ces problèmes seront réglés dans les vingt ans qui viennent. Mais il y a des jours où l’on voudrait croire que quelques pays sont engagés vers un avenir, au moins un petit peu meilleur.
16 janvier 2007
3 commentaires:
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Et fukuyama rendra-t-il le produit de la vente de ses bouquins imbéciles publiés lorsau'il prétendait cette belle ânerie? et Guy Haarscher s'excusera-t-il de l'avoir encensé? (vers 1992, j'assistais aux cours de ce prétendu philosophe)
RépondreSupprimerQuestion annexe: on se connaît? :-)
On se connaît ? Je ne crois pas.
RépondreSupprimerVouloir y croire est presque une obligation, car même si, comme vous le dites, ce n’est pas gagné il y a au moins une volonté de réduire la misère et la faim. Les buts du millénaire ont été prit au sérieux par certain gouvernement en Amérique Latine (Chili est le grand leader dans l'accomplissement de cette tâches et sauf erreur les deux pays à la traîne sont la Bolivie et la Colombie)...
RépondreSupprimerJe crois simplement qu'il faut être un peu patient pour voir les résultats des politiques mises en place par la gauche.
Quant à Francis Fukuyama, il pourrait écrire encore un autre livre pour dire qu'il s'est encore trompé: Dans "la construction de l'Etat" de 2003 (ou 2004 j'ai un doute d'un coup) il explique que la fin de l'histoire a eu lieu, mais seulement en Europe et cela grâce aux interventions militaires des US, pour lui, les US sont en train d'accomplir la tâche fondamentale pour le développement, c'est à dire construire un Etat de Droit à en dehors de ses frontières ce qui devrait permettre l'application du consensus de Washington et la réussite économique ... bref tout l'inverse de ce qui se passe. Leur construction étatique est un échec autant en Irak qu'en Afghanistan et l'Amérique Latine devrait nous montrer que le renforcement de l'Etat se fait à travers des réformes internes et l'augmentation de sa légitimité, donc entre autre de sa représentativité!