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04 mars 2007

Partenariat nippo-brésilien pour l'éthanol

De toutes les questions soulevées par les changements climatiques en cours, celles relatives à la fourniture d’énergie ne sont pas près de quitter le haut de l’affiche, tant il est certain que l’immense majorité des populations n’acceptera jamais de modifier son mode de vie, au point de revenir ne serait-ce que cinquante ans en arrière.

Parce que l’homme y travaille depuis longtemps déjà, existent aujourd’hui des milliers de technologies susceptibles de se passer des énergies fossiles. Ces technologies présentant des rendements et des bilans écologiques d’une diversité extrême, il va falloir les évaluer, les faire progresser, les réévaluer et ainsi de suite, bref les soumettre à une démarche scientifique, et cela à une échelle jamais connue dans l’Histoire. L’effort requis est tel qu’il exige de tous, gouvernements, entreprises et citoyens, de se mobiliser, chacun à son meilleur niveau.

Si on laisse au seul marché le soin de prendre en compte le défi auquel nous sommes acculés, nous irons dans le mur. Le marché est un formidable régulateur, du moins lorsqu’il s’exerce sans distorsions majeures, mais un piètre anticipateur. De plus, soumis à la psychologie des hommes, il agit par coups de boutoir lorsque la confiance est perdue, comme nous l’ont montré une fois de plus les bourses de la planète la semaine dernière, après la déclaration hasardeuse d’un membre du gouvernement chinois.

Ne comptons pas outre mesure sur une mobilisation citoyenne de grande ampleur, tant sont majoritaires ceux qui se soucient de l’avenir du monde comme d’une guigne.

Reste donc aux gouvernements de donner le ton. À ma connaissance, un seul a aujourd’hui pris la mesure des enjeux. Il y a deux ans, la Suède s’est donné comme objectif d’en finir avec le pétrole en vingt ans. Cela ne sera sans doute pas suffisant, mais cela a au moins le mérite d’être réaliste. Comme Français, j’espérais qu’un candidat à l’investiture suprême reprenne à son compte une ambition de cette ordre. J’ai espéré en vain.

Sans qu’on puisse affirmer qu’il agisse au nom d’une stratégie du même ordre que la Suède, le Japon prépare aussi la fin du pétrole. L’éthanol sera un des produits de substitution. Disposant de peu de surfaces agricoles mais de relais de premier ordre au Brésil, grâce au million de Brésiliens d’origine japonaise, la plupart qualifiés et entreprenants, le Japon a trouvé ici le partenaire qui lui convient.

Mitsui est le conglomérat japonais chargé de mettre en oeuvre cette stratégie. L’entreprise publique Petrobras sera son partenaire brésilien. Ensemble, ils vont construire 40 unités de production d’alccol d’ici 2010, ce qui représente un investissement de 8 milliards de dollars, ouvert à d’autres partenaires.

La banque japonaise JBIC est le bras armé financier du projet. Mitsui et Petrobras créeront ensemble une filiale japonaise de distribution d’éthanol.

Pour le Japon, il importe que la fourniture d’éthanol soit sûre et de long terme. L’approvisionnement est garanti jusqu’en 2026.

Le 9 mars, George Bush peut bien venir les mains vides, le Brésil est moins pressé. Et sait que son heure viendra pour exporter, dans de meilleures conditions, vers les États-Unis.

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