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01 mai 2007

Révolutions bâclées

C´était le 8 janvier 1959, Fidel venait d’entrer en héros dans La Havane. Radio Luxembourg nous l’avait annoncé et, la semaine suivante, Paris Match en avait publié les photos en noir et blanc. En ce temps-là, les transmissions n’étaient pas immédiates et la révolution était belle. À la maison, tout le monde s’accordait pour célébrer la chute de Batista, un salaud de première, à la solde des Yankees. À la maison, tout le monde se méfiait des Yankees.

Les révolutions ont en commun avec les histoires d’amour qu’elles finissent mal en général. Fidel a mal vieilli. Pas par excès de révolution, mais par manque de révolution. Par excès d’égotisme et par manque de confiance en ses propres partisans. Très vite il a consacré l’essentiel de son énergie à déjouer les complots, vrais pour certains, fantasmés le plus souvent et instrumentalisés systématiquement, au lieu d’approfondir les ruptures avec le vieux monde. Les progrès des premières années ont vite été effacés. Au point que, symptôme récent, il a fallu faire venir en toute hâte de Madrid un médecin pour sauver Fidel, victime pendant plusieurs mois des errements de ses médecins personnels.

Même s’il n’a pas fait sa réapparition en public à l’occasion de la procession du 1er mai, Fidel semble aller mieux. Cuba, non. Fidel s’intéresse au grand défi devant lequel l’humanité est placée : les changements climatiques en cours. Trois fois déjà, il s’est exprimé dans la presse de son pays sur le sujet. Pour mettre en garde, à juste titre, contre les remèdes qui pourraient être pires que le mal.

Hier, il a appelé de ses voeux une révolution énergétique. En quoi consisterait-elle ? Le remplacement des lampes incandescentes et des équipements électro-ménagers, commerciaux, industriels et de transport par des matériels moins voraces en énergie. Fidel a décidément le goût des révolutions bâclées. Cerise sur le gâteau, dans le paragraphe suivant, il critique la baisse du dollar, qui risque selon lui de provoquer une récession économique aux États-Unis. Comprenne qui pourra !

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