Après Londres et New Delhi, Heilingendamm, où se tient le G8. Pour Lula, jamais un de ses voyages n’a été aussi important que celui-ci. La seconde visite en Inde avait pour objectif de renforcer les liens entre des pays en développement qui dans le passé ne regardaient que vers le centre, à savoir ce qu’on appelait l’Occident. L’Inde et le Brésil parleront d’une même voix en Allemagne face aux dirigeants des États-Unis, de l’Union Européenne et du Japon. Et sur un ton qui n’est plus celui de vassaux face à leurs seigneurs.
L’entêtement de Lula sur les trois questions stratégiques qui lui tiennent à coeur est désormais bien connu. Lula en remettra donc une couche sur la nécessité de créer un marché mondial de l’éthanol afin d’en faire une commodity, la baisse des subventions agricoles dans le cadre des négociations de l’OMC dites du round de Doha, et un mécanisme de compensation en faveur des pays en développement qui luttent contre la déforestation.
Lula sait bien qu’il n’obtiendra pas gain de cause sur tout. Mais il est convaincu que petit à petit ses idées font leur chemin.
Juin sera, nous dit-on, un mois décisif pour le déblocage du cycle de Doha. La semaine prochaine, menés par l’Inde et le Brésil, les pays du G20 se réuniront pour définir une position commune. Et dans la deuxième quinzaine, les ministres du G4 (États-Unis, Union Européenne, Inde et Brésil) se retrouveront pour tenter un ultime compromis.
Le G8 abordera toutes ces questions. Et bien d’autres, comme le bouclier anti-missiles étatsunien et le Kosovo, qui opposent la Russie aux États-Unis et à l’Europe. Des points de l’ordre du jour conflictuels qui pourraient bien prendre le dessus sur ce qui fait voyager Lula.
06 juin 2007
4 commentaires:
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Bonjour,
RépondreSupprimerTout d'abord merci de vos visites. Ici, c'est à qui mieux mieux en avant les subventions pour l'éthanol si bien que le prix du maïs est en hausse. Et les pauvres de quoi se nourriront -ils? J'attends aussi avec impatience les discussions de Doha puisque je travaille pour un regroupement provincial de producteurs. Le problème est que souvent les concernés ne sont jamais à table et on se retrouve avec des accords qui ne cadrent pas avec la réalité. Le Canada est le pays qui n'accorde aucune subvention à ses producteurs si bien que la globalisation a rendu la compétition féroce. Chaque année est une peau de chagin. Les fermes sont plus grandes et moins nombreuses. Certains s'en sortent et d'autres mordent la poussière.
La production massive d'éthanol à partir du maïs est, en l'état actuel des technologies, une absurdité. Subventionner cette production en est une autre.
RépondreSupprimerDe son côté, le Brésil demande la levée des barrières douanières US et européennes concernant son éthanol, produit à partir de canne à sucre, dont le bilan énergétique est largement meilleur (Cf. par exemple le récent rapport du WWF sur la question).
Bonjour Francis,
RépondreSupprimerJe me suis mal exprimée, je parlais des toutes les cultures en matière de subvention. Je vais lire le rapport que vous citez, merci
Vous vous êtes parfaitement exprimée, Loula. Mon commentaire ne cherchait qu'à préciser l'argumentaire du gouvernement brésilien sur la question de l'éthanol, un argumentaire que je partage en partie.
RépondreSupprimerPersonnellement, j'émets des réserves sur les conditions de travail et le respect de l'environnement. Sur ces deux points, les pays acheteurs d'éthanol de canne auraient toute légitimité à exiger du Brésil le respect de normes plus ambitieuses qu'aujourd'hui. Mais, l'ironie de la situation, est qu'ils se mettraient eux-mêmes dans une situation délicate.