« Depuis un an, la poudre de lait a progressé de 75%, le blé de plus de 60%, le cacao de 25% depuis janvier, le beurre de 50% depuis octobre 2006, le maïs de plus de 35% » (Le Monde du 7 juin). Principale explication de ces hausses : l’augmentation de la demande mondiale. En clair, les Chinois, les Indiens ou les Brésiliens mangent plus et peut-être mieux qu’il y a vingt ans. Du moins une partie d’entre eux. Sur les proportions, les avis divergent, mais le fait est qu’ils sont chaque année quelques dizaines de millions supplémentaires à accéder à des produits autrefois réservés aux pays riches et aux seules élites des pays pauvres.
Si la futurologie est une science à haut risque, il n’en demeure pas moins que certains invariants n’ont jamais été pris en défaut depuis que l’homme est homme. Ainsi de la loi de l’offre et de la demande, quel que soit le système politico-économique en vigueur. Donc, à moins d’un brusque retour à la misère des nouvelles classes moyennes, il est plus que probable que la hausse des matières premières agricoles, et aussi industrielles, n’est pas près de s’arrêter.
La fin prochaine de l’abondance pétrolière est une autre certitude. Quels que soient les scénarios, les agrocarburants occuperont une place, mineure ou majeure, parmi les produits de substitution. Ce qui, là aussi, poussera les prix agricoles vers le haut.
Il ne fait donc guère de doute que la part des aliments dans le budget des ménages va repartir à la hausse et peut-être retrouver le niveau qu’elle occupait avant la deuxième guerre mondiale. Des arbitrages seront donc nécessaires. Automobiles, pour les raisons évoquées plus haut, et loisirs en feront, à mon avis, les frais. S’agissant des automobiles, c’est même une bonne nouvelle, leur raréfaction signifiant moins d’émission de gaz à effet de serre. Quant aux loisirs, ce n’est pas forcément un drame. Le retour à une vie sociale de proximité peut porter la promesse d’une meilleure cohésion sociale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Écrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus ;
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante "Commentaire" ;
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL ;
3) Vous pouvez, en cliquant sur le lien "S'abonner par e-mail", être assuré d'être avisé en cas d'une réponse ;
4) Cliquer sur Publier enfin.
Et parce que vos commentaires nous intéressent, merci de prendre la peine de nous faire part de vos opinions et de compléter ce billet par vos informations !