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06 février 2008

Au revoir Napoléon

Le Carnaval est (presque) fini. Les banques vont rouvrir ce midi. Rien qu’à l’idée de devoir se joindre aux millions de Brésiliens qui vont faire la queue devant les automates pour payer leurs factures, j’ai envie de me recoucher.

Hier ont été proclamés les résultats pour São Paulo : Vai-Vai l’a emporté. Même si les écoles de samba de São Paulo sont au même niveau que celles de Rio, tout le monde (ou presque) s’en fout. Cet après-midi aura lieu, en direct sur Globo, le dépouillement des votes pour désigner le vainqueur à Rio, ce dont je me fous royalement à l'heure qu'il est.

De la profusion de couleurs qui ont fait assaut de séduction, je retiendrai ces milliers de drapeaux tricolores, ouais, ceux des grognards français, brandis sur la plus belle avenue carnavalesque du monde, ces bannières bleu-blanc-rouge déchirées, brûlées, souillées, portées à bout de bras par Imperatriz Leopoldinense. Et d’autres impeccables comme sur les Champs Élysées le 30 mai 1968, venues sauver De Gaulle une dernière fois. Et résonne encore, en français dans le texte, cet « Au revoir Napoléon » qui clôturait le refrain.

Déchirées, brûlées, souillées, les bannières, comme il sied lors des révolutions et des guerres. Imperatriz célébrait João et les Maria, notre Marie-Antoinette relookée Sofia Coppola, les deux Maria de la famille royale portugaise, Maria Leopoldina future brue du roi et Dona Maria la maboule et mère du monarque, toutes trois liées dans la disgrâce par Napoléon.

C’est que nous fêtons cette année le deux-centième anniversaire de la fuite de Dom João VI, du Portugal vers le Brésil, cas paraît-il unique où un souverain et sa Cour se sont établis dans une de leurs colonies. Cela, nous dit-on, aurait changé le cours de l’Histoire du Brésil. Sans doute, mais qu’en aurait-il été si cela ne s’était pas produit ?

Au revoir Napoléon, au revoir Carnaval.

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