
Nous y revenons donc. Ce bouquet de maisons sur pilotis, c’est Ilha das Caeiras. Contrairement à ce que son nom indique, il ne s’agit pas d’une île. Ou, du moins, ne s’agit-il plus d’une île. J’ai beau, chaque fois que je peux, consulter les édiles et les émiles, je n’arrive pas à me faire une religion. Mais, admettons que Lena ait raison : au début des années 70, c’était encore un îlot, séparé de l’île principale, Vitória, et un des premiers lieux de peuplement de la région.
Quand on parle de peuplement, il est convenu d’entendre « colons ». Car il semble aller de soi que les Tupiniquins y cultivaient le maïs avant que les Portugais n’y prissent leurs aises. Mais, ça, même les gens les mieux intentionnés à l’égard des Indiens et de leurs droits semblent l’oublier avec naturel.
Vu de l’Atlantique, Ilha das Caeiras ne se voit pas. Ce qui est désormais un quartier, longtemps peuplé de pêcheurs, se trouve du côté le moins exposé de l’île de Vitória, celui auquel n’accèdent pas les envahisseurs touristiques et que ne soupçonnaient pas non plus les Hollandais, auteurs d’une tentative de débarquement, ni les Français qui rêvaient d’établir une France antarctique de l’Espírito Santo jusqu’à la baie de Guanabara (Rio de Janeiro).
Si, par ailleurs, il n’est pas non plus clairement établi que nos Indiens du cru et soi-disant planteurs de maïs s’appelaient vraiment Capixabas, il est en revanche clairement affirmé que ce qui fait la force, la gloire et la beauté du quartier, un quartier longtemps présenté comme très mal famé, ce sont ses femmes, et plus particulièrement ses femmes de pêcheurs, qui ont démontré qu’elles ont été le futur de leurs hommes en s’organisant. Ce à quoi nous reviendrons.
On aurait presque envie d'aller à VIotria, mais c'est beaucoup trop loin ! On se contente donc de vos photos.
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