Ce jour, où l’on célèbre le Débarquement des Forces alliées en Normandie, me donne l’occasion de rappeler brièvement le rôle du Brésil pendant la 2ème guerre mondiale et ses conséquences.
Après bien des hésitations, Getúlio Vargas décide la rupture des relations diplomatiques du Brésil avec les pays de l'Axe. Ce retournement, annoncé lors d’une réunion avec les ambassadeurs en poste à Rio de Janeiro, le 28 janvier 1942, fait aussitôt des navires brésiliens la cible d'attaques des sous-marins allemands. Pendant les sept mois qui suivent, 34 navires brésiliens sont torpillés le long des côtes du pays, causant des centaines de pertes humaines. L'Armée de l'air Brésilienne (FAB) commence alors une mission de patrouille de l’Atlantique Sud, prélude aux missions de la FAB sur le front italien.
L'indignation provoquée par les torpillages renforce la campagne pour l'entrée du Brésil dans la guerre, à laquelle participent diverses organisations, dont notamment l'Union nationale des étudiants (UNE). En réponse aux appels émanant de la société, le Brésil décrète finalement l'état de belligérance le 22 août, puis l'état de guerre contre l'Allemagne et l'Italie le 31 août 1942. Dans les mois qui suivent, le gouvernement crée la Coordination de la mobilisation économique (CME), avec pour objectif de coordonner le fonctionnement de l'économie dans le contexte d'urgence produit par le conflit mondial.
Commencent alors des discussions sur l'envoi d'un contingent brésilien sur le front. La formation d'une force expéditionnaire correspond à un double objectif politique de Getúlio Vargas : d'une part, renforcer les Forces armées brésiliennes sur le plan intérieur ainsi qu’aux yeux des voisins du Cône Sud, en particulier l'Argentine, afin de s’assurer la poursuite du soutien militaire au régime de l'Estado Novo ; d'autre part, donner un rôle significatif au Brésil dans le scénario international, faisant de lui l'allié spécial des États-Unis dans la région. Cependant, les victoires alliées dans le nord de l'Afrique, en novembre 1942, réduisent considérablement l'importance stratégique du nord-est du Brésil et, par conséquent, les possibilités de rééquipement des Forces armées brésiliennes. Inquiet, Vargas doit insister auprès du président nord-américain Franklin Roosevelt, quand celui-ci visite Natal en janvier 1943, afin d’obtenir la fourniture de matériel militaire promis par les États-Unis et de le convaincre de la détermination du Brésil à prendre une part active dans les combats. Avec l'accord de Washington, la FEB finit par être structurée en août 1943. Le Général Mascarenhas de Moraes en prend le commandement.
De la création de la FEB jusqu'à l'embarquement du 1er Escadron pour l'Italie, il se passe presque une année. Durant cette période, consacrée à la préparation et à la formation des troupes, de nombreux désaccords apparaissent entre le Brésil et les États-Unis, allant de la libération des équipements militaires destinées aux forces brésiliennes, jusqu'à la définition de la zone d’opération de la FEB. Une fois libérés les armements nord-américains et surmontée la résistance britannique à la présence d'une force brésilienne dans la Méditerranée, le premier contingent de troupes brésiliennes embarque le 30 juin 1944 avec pour destination l'Italie. Au cours des huit mois suivants, quatre autres escadrons rejoignent le théâtre des opérations. La FAB est notamment représentée par un groupe d'aviation de chasse et une escadrille de liaison et d’observation.
L'envoi de la FEB et de la FAB sur le théâtre d'opérations couronne alors un processus commencé près de quatre ans plus tôt, mais constitue aussi le point de départ d'une nouvelle étape, la recherche, de la part du gouvernement brésilien, d’une participation dans les négociations d'après-guerre qui définiront un nouvel ordre mondial.
Outre qu'elle a permis la modernisation des Forces armées, la participation militaire directe du Brésil dans la guerre a dans un premier moment fortifié le régime et a augmenté le pouvoir et le prestige des secteurs civils et militaires de la classe gouvernante. Toutefois, elle a ensuite fait apparaître une contradiction, dans la mesure où le Brésil soutenait les forces alliées dans leur lutte contre les régimes autoritaires nazis et fascistes, tout en maintenant sur le plan intérieur un régime dictatorial qui restreignait les libertés démocratiques. Il n'a pas tardé beaucoup pour que l'Estado Novo souffrît des effets de cette contradiction. Malgré les mesures d’ouverture adoptées par le gouvernement, cherchant à répondre aux attentes d’une partie de l’opposition, un coup d’état conduit le 29 octobre 1945 par le haut commandement de l'Armée a provoqué la chute de Vargas et la fin de l'Estado Novo.
Sur le plan de la politique extérieure, la participation à la guerre n'est pas parvenue à servir l'objectif du Brésil de devenir un acteur influent dans la construction du nouvel ordre international. En effet, alors que le Brésil négociait encore sa participation militaire dans la lutte contre l'Axe, les Alliés préparaient déjà le monde d'après-guerre. Quoi qu’il en soit, le Brésil a participé à la Conférence de Paix de Paris en 1946 et a obtenu un siège non permanent au Conseil de Sécurité de la nouvelle Organisation des Nations Unies.
Sources : Fundação Getúlio Vargas, Wikipédia.
06 juin 2009
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