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26 août 2011

Du nouveau dans la lutte contre la dengue

Parmi les bestioles qui peuvent gâcher la vie au Brésil, ou votre séjour si vous êtes touriste, il y a le moustique. Je ne fais pas allusion au moustique ordinaire, ou plus exactement aux moustiques ordinaires de différentes espèces, dont les piqûres sont certes désagréables, mais au plus honni d’entre eux, l’aedes aegypti, porteur du virus de la dengue.

La dengue, c’est une forte fièvre pendant plusieurs jours, des nausées, des maux de tête, une sorte de grippe carabinée, mais c’est parfois pire, quand elle est dite hémorragique et peut provoquer la mort.

Le Brésil est un pays particulièrement apprécié des moustiques, mais il n’est pas le seul. Ces petites bêtes font leur miel de tous les animaux à sang chaud des pays tropicaux.

Des chercheurs australiens auxquels s’est joint un Brésilien, Luciano Andrade Moreira, ont mené dans deux villages du Queensland une expérimentation dont les résultats ont dépassé leurs espérances. À Yorkeys Knob, ne subsistent plus que des femelles, celles qui transmettent le virus à l’homme, « contaminées » par une bactérie, la « wMel » (une variante de la bactérie « Wolbachia ») capable de neutraliser le virus. Dans l’autre village, Gordonvale, après 50 jours, ne subsistaient plus que 20% de bestioles potentiellement dangereuses.

Comment ça marche ? Les moustiques « vaccinés » se reproduisent plus parce que la bactérie utilise un truc pour se répandre. Les mâles « infectés » qui copulent avec des femelles non porteuses de la bactérie voient leur descendance mourir à l’état embryonnaire. De leur côté, les femelles chez qui loge la wolbachia se reproduisent sans problème, aussi bien avec les mâles infectés qu’avec les mâles non infectés. Comme la bactérie est transmise de la mère à ses petits, la combinaison de ces facteurs favorise les infectés. Rapidement, il n’y a plus que des femelles dotées de bactérie et la population des moustiques porteurs de la dengue est vouée à l’extinction.

Prochaine étape : d’autres expérimentations au Vietnam, en Thaïlande, en Indonésie. Et, peut-être, au Brésil lorsque les autorisations auront été données. La bureaucratie étant une autre pathologie brésilienne assez commune, il n’est pas certain que l’aedes aegypti vaccinée fera ici son apparition dans les toutes prochaines années et que nous voyions enfin la dengue reculer de façon significative.

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