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06 octobre 2011

De la pluie et des larmes : Justin Bieber

Quand il pleut comme vache qui pisse au Brésil, il y a souvent des milliers de personnes qui perdent leur logement, qui sont condamnées à recommencer de zéro tout ou presque. Les télévisions nous les montrent parfois, quand la démoniaque trinité — football, violence, corruption — laisse un peu d’espace médiatique au malheur des plus démunis.

Hier, l’aéroport de Vitória a été fermé une grande partie de la journée, de nombreux vols ont étés annulés, comme cela arrive de plus en plus souvent, alors que les travaux pour la construction du nouvel aéroport se sont transformés en travaux cache-misère faits de préfabriqués qui, s’ils permettent d’agrandir un peu la salle des pas perdus et les salles de départ et d’arrivée, ne résolvent pas le problème de fond : l’inadaptation à la croissance du trafic aérien.

Mais, hier, les télévisions locales étaient bien présentes pour couvrir le terrible drame des jeunes filles en fleur empêchées de prendre leur avion à destination de leur idole, l’adolescent planétaire Justin Bieber, qui donnait un « concert » à São Paulo ou Rio de Janeiro — peu importe la métropole concernée.

Je dois le dire, ces scènes poignantes m’ont d’autant plus ému que la veille même, j’étais dans une situation comparable. Alors que nous étions, à Sampa, dans l’avion qui devait nous conduire à Vitória, on nous avait annoncé qu’il n’était pas possible de décoller, compte tenu que l’aéroport de destination était fermé, la piste unique étant inondée. Drames du quotidien des plus chanceux à la loterie de la vie, certes. Drames gérés au plan brésilien, sans plus de répercussions que ces mines déconfites de jeunes ados ou que ces timides réclamations des voyageurs ordinaires. Mais qu’en sera-t-il lorsqu’en 2014 les floués seront les touristes footballistiques du monde entier ?

Au moins, les plus pauvres pourront y trouver leur revanche en regardant à la télévision le grand bordel qui s’annonce. Ils pourront ou pourraient, mais ce n’est pas le genre brésilien de prendre sa revanche sociale de cette façon.

3 commentaires:

  1. 2014, en effet. Il y a des lecteurs attentifs ;-) Merci, je corrige.

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  2. Les médias brésiliens montrent les tragédies est c'est bien normal mais malheureusement rien ne change.
    Les médias parlent aussi des problèmes de transport des "riches" mais bizarrement ils oublient de parler d'autres problème comme en rencontre les travailleurs se déplaçant de bicyclette! J'ai été moi même victime d'une piste cyclable glissante à Cariacica... Plus d'information sur mon blog:
    http://vitoria-sustentavel.blogspot.com/2011/10/tinta-lisa-em-ciclovias-do-brasil.html
    http://vitoria-sustentavel.blogspot.com/2011/10/abaixo-assinado-para-o-concerto-da.html

    Emmanuel M. Favre-Nicolin
    Blog Vitória Sustentável
    http://vitoria-sustentavel.blogspot.com

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