Ultime péripétie digne d’une novela de la Globo, Antonio Palocci a fini par tomber. Acculé à la démission depuis quelques jours, il a « demandé son éloignement » du pouvoir au Président. De tous les maux dont on l’accable, ce ne sont pas les plus gros — les soupçons de corruption lorsqu’il était maire de Ribeirão Preto, le transfert de quelques millions de dollars en provenance de Cuba afin de soutenir la campagne électorale de Lula — qui auront réussi à le déstabiliser, mais le témoignage du caseiro d’une maison de rendez-vous, Francenildo dos Santos Costa, dit Nildo, qui prétend l’avoir vu plusieurs fois en mauvaise compagnie. Le 18 mars, la revue Época révélait que 38 860 reais avaient été déposés sur le compte courant de Nildo, laissant entendre que son témoignage aurait pu être acheté. L’insinuation a cependant fait long feu lorsque Nildo a révélé que ce versement avait été effectué par son père biologique, Eurípedes Soares da Silva, un petit entrepreneur du Piauí, autant dire surgi de nulle part. Restait à identifier qui avait permis la violation du secret bancaire. C’est ce dernier détail qui devait aboutir à la démission de Palocci et du directeur de la Caixa Economica Federal, Jorge Mattoso, celui-ci ayant avoué avoir remis en main propre à son ministre de tutelle une photocopie de l’extrait de compte de Nildo.
Cette conclusion, toute provisoire, arrive au moment où Lula, dont la cote de popularité venait de remonter, apparaissait imbattable lors des élections d’octobre, face à un Geraldo Alckmin jugé trop fade par la plupart des observateurs de la vie politique brésilienne. Désormais privé de ses deux plus importants soutiens, José Dirceu et Antonio Palocci, Lula apparaît bien seul pour mener la campagne électorale qui approche et affronter des attaques dont on s’attend à ce qu’elles prennent un tour de plus en plus personnel où aucun coup bas ne sera épargné.
Que, suite à la démission de Palocci, le real ait subi une des plus fortes baisses de ces derniers mois face au dollar n’est sans doute qu’un détail. D’autant que le nouveau ministre, Guido Mantega, vient à l’instant, lors d’une conférence de presse inopinée, de confirmer qu’il suivra la même ligne politique que son prédécesseur. Né en Italie, arrivé au Brésil à l’âge de trois ans, Guido Mantega s’est présenté comme un technicien plus qu’un politique. Avant d’occuper la charge de ministre, Guido Mantega était président de la BNDES, la Banque Nationale pour le Développement.
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