Partout dans le monde, il n’est pas rare que l’amoureux éconduit passe avec rage de l’amour à la haine. Au Brésil, il n’est pas rare qu’il passe aussi à l’acte et qu’il tue. Hier soir, TV Gazeta, à qui Globo concède son réseau près de deux heures par jour en Espírito Santo, nous en a livré un sordide exemple.
Dans un bureau, deux jeunes femmes sont occupées à des tâches administratives, quand surgit un homme, arme à la main. Il y a des cris, une des femmes se jette à terre, sa collègue — courage ou folie, les deux sans doute — tente de s’interposer, mais rien n’y fait. Trois fois déjà l’homme a tiré. Et s’est enfui. Trois balles ont atteint leur cible, la première dans le bras, la deuxième dans le ventre, la troisième dans la tête.
Avec un parc de caméras de surveillance en constante augmentation, il y a désormais suffisamment pour alimenter les programmes faisant leurs choux gras de la violence ordinaire. Rappelons-le, la matière abonde : 100 homicides par jour à l’échelle de l’Union.
S’il est établi, s’agissant du Brésil, qu’il y a corrélation entre misère, sous toutes ses formes, et violence, il serait erroné de croire qu’elle en est la seule cause. Car, de facto, ce sont tous les conflits qui tendent à se dénouer dans le sang. Vols, règlements de compte, enlèvements, élimination d’opposants, vengeances amoureuses, disputes de voisinage, incivilité routière trop souvent mènent au cimetière. Loin des clichés tendres et nostalgiques véhiculés par la bossa nova, la société brésilienne est aussi une société violente. Et la violence appellera la violence, tant qu’une certaine presse, une certaine télévision montreront sans retenue le sang versé et s’en repaîtront.
P.S. : Aux dernières nouvelles, la jeune femme survivra ; poursuivi par la police, l'amoureux éconduit s'est suicidé d'une balle dans la tête.
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