Donc, Jacques Chirac est en route. Daniel Vernet se risque à prédire dans Le Monde que « le président de la République recevra un accueil triomphal lors de son voyage au Brésil et au Chili. » Et ajoute-t-il : « Ses discours aux accents altermondialistes lui vaudront les mêmes acclamations que celles reçues en Algérie, en mars 2003, pour son refus de la guerre en Irak. »
La vérité est que, à quelques rares exceptions, les Brésiliens se désintéresseront de cette visite. L’histoire des relations entre le Brésil et la France n’est en rien comparable à celles qui unissent et divisent l’Algérie et la France. La culture française constituait l’influence majeure des élites brésiliennes avant-guerre. La guerre dont il s’agit est la seconde mondiale, pas celle qui fait rage depuis trois ans en Irak. Les élites brésiliennes sont depuis longtemps tournées en premier lieu vers les États Unis, avec qui ils entretiennent une relation d’amour et de haine, comme l’Algérie indépendante envers la France.
Ce matin, TV Globo a diffusé une interview de Chirac pendant Bom Dia Brasil. Sur proposition de Renato Machado, le présentateur, amateur de vins et francophile — il y en a encore quelques uns parmi les anciens. Mais l’interview a été reléguée en fin d’émission, après la page sportive.
Rompu à manier la langue de bois, Chirac a laissé couler la logorrhée. J’ai toutefois levé la tête de mon café lorsque le journaliste l’a interrogé sur les dissensions qui agitent l'Amérique Latine. Chirac s’est étonné. Il n’a rien ressenti de tel à Vienne, où il était, a-t-il cru bon de rappeler. D’après lui, jamais les relations entre dirigeants sud-américains n’ont été aussi bonnes. Du moment que ni Evo Morales ni Hugo Chávez n’ont gâché sa sieste...
La dernière question a animé un peu le président. Il s’agissait d’obtenir un pronostic pour la Coupe du Monde. Chirac a souhaité une belle finale entre le Brésil et la France, une finale que la France gagnerait comme en 1998. Le journaliste a moyennement apprécié. Il est des sujets sérieux où il ne vaut mieux pas chercher les Brésiliens sur leur terrain. Pourvu qu’il ne fasse pas de gaffes à Brasília !
23 mai 2006
1 commentaire:
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La gaffe est déjà faite: Imaginer un Brésil perdant devant la France... (ou qui que ce soit, d'ailleurs!)^^
RépondreSupprimerAh! Si Chirac était passé à Macapa, nul doute que l'accueil aurait été triomphal, compte tenu de la considération dont bénéficient les Brésiliens en Guyane...