La chronique hebdomadaire d’Éric Le Boucher dans Le Monde constitue un étonnant révélateur, chez les abonnés de ce journal, des blocages de la pensée en France. De gauche s’exprime le rejet de tout ce qui paraît libéral ou néo-libéral, de droite se récite invariablement le credo en un monde meilleur inspiré par le libéralisme, sans que ni d’un côté ni de l’autre ne soient vraiment pensés les termes des échanges qui circulent dans le monde. Car, gauche et droite se rejoignent et se fourvoient en ne prenant en compte du monde que ce qui touche à la France.
Ce samedi, Éric Le Boucher centre son article sur le nouveau Nobel de l’économie, le néo-keynésien américain Edmund Phelps, un article où l’on peut lire, entre autres, ce qui suit : « Nous entrons dans une ère où les usines et les machines compteront moins que l'innovation, la conception et le marketing des biens nouveaux. Cela change tout. Les emplois délocalisés seront largement compensés par les gains de productivité qui permettront aux pays développés de maintenir des salaires élevés et de se spécialiser sur des tâches plus chères, donc plus intéressantes. »
Du Brésil, donc loin de ce qui est considéré par Edmund Phelps et Éric Le Boucher comme le monde développé, je suis frappé, pour ne pas dire choqué, même si cela ne constitue pas une surprise, par cet OCDE-centrisme qui, au fond, ne se soucie guère du reste du monde. Au monde développé les tâches nobles, au reste du monde les tâches ingrates, pourvu que dans nos pays l’on maintienne des salaires élevés.
Je suis tout aussi frappé par l’aveuglement que sous-tend pareille mesquine espérance. Prenons l’exemple avec lequel veut se rassurer Éric Le Boucher : « Une voiture américaine typique peut être assemblée en Corée à partir de composants japonais qui représentent 17% de sa valeur, d'un design allemand pour 7%, de publicité britannique pour 3%, de services informatiques en Irlande et à la Barbade pour 1,5% et de seulement 37% de produits américains. » Qui dit que dans un futur proche la répartition ne se modifiera pas de la manière suivante : composants indiens, design sud-africain, publicité brésilienne, services informatiques russes ? Car en Inde, en Afrique du Sud, au Brésil, en Russie, de nouveaux talents émergent qui ne se contenteront plus longtemps des miettes et ne tarderont pas à réclamer leur part du gãteau mondial.
Le monde vers lequel nous tendons ne sera pas un triumvirat Amérique du Nord – Europe occidentale – Extrême Orient uniformément riche et développé. Cela n’a d’ailleurs jamais été le cas aux États Unis où les inégalités sociales n’ont jamais été réduites. Tendanciellement, l’Europe ne peut de ce point de vue que se rappocher des États-Unis, qui eux-mêmes tendent vers encore plus d’inégalités, vers un modéle qui est celui du Brésil, où un tiers vit bien, deux tiers vivent mal, pour le dire très schématiquement. C’est la tendance, il est possible de lutter contre elle. Mais cette lutte impliquerait une volonté de prendre en compte le monde dans sa totalité, et non de se donner comme seule ambition de sauver les meubles dans les pays les plus développés. À un moment de l’Histoire où jamais les égoïsmes n’ont peut-être jamais été à ce point exacerbés, je doute hélas qu’on prenne le chemin de cette rupture.
14 octobre 2006
16 commentaires:
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il n'est pas inintéressant, cependant, de bien réaliser que les puissances émergentes du sud n'ont pas beaucoup d'états d'âme, ni de voies alternatives :
RépondreSupprimerhttp://francelatine.over-blog.com/article-2783002.html
La remarque de PhiConvers est si elliptique qu'elle se résume à une pub pour son propre blog. Je la laisse néanmoins en l'état mais suis bien en peine d'y répondre ici même.
RépondreSupprimervoici Francis
RépondreSupprimerune formulation moins elliptique !
--- Le piège de la mondialisation généreuse ---
Le président Lula du Brésil résume ainsi la marche à suivre, évoquant les difficiles négociations entre l’UE et le MERCOSUR : l’Europe doit accepter un déséquilibre au profit du MERCOSUR afin de prendre en compte le retard de développement des pays qui forment ce marché commun. Concrètement, il s’agit pour l’UE d’ouvrir grand ses portes aux productions agricoles sud-américaines et de cesser de subventionner les productions concurrentes en Europe tout en acceptant des restrictions à l’exportation vers le MERCOSUR pour les produits industriels et les services afin de protéger ces secteurs de l’autre côté de l’Atlantique. Lula demande ainsi, avec tout le sympathique toupet du président-ouvrier qui en a fait la coqueluche européenne jusqu’à l’élection de Morales, que l’Europe renonce à la défense de ses intérêts pour le bien supérieur de l’humanité.
Quelles conséquences attendre d’une si généreuse idée ? la désertification des campagnes européennes, la déforestation de ce qui reste de l’Amazonie pour y planter du soja, l’enrichissement rapide des propriétaires terriens sud-américains et quelques peanuts pour les 150 millions de Brésiliens qui vivent dans la pauvreté.
SMITH a gagné : les territoires du monde se spécialisent et un immense progrès en résulte : un Chinois produit une radio pour la vendre en Europe et acheter du bœuf nourri de soja brésilien aux Américains (au passage, l’Europe va devoir se trouver rapidement une idée afin de trouver l’argent pour acheter la radio chinoise). Malgré les milliers de kilomètres franchis et les hectolitres de pétrole brûlés, le monde y trouve infiniment plus son compte que si l’abruti d’Européen payait quelques euros de plus pour acheter la radio que fabrique son voisin avec le fruit de son ringard travail agricole…
Avant toute chose, quelques remarques sur les affirmations lancées à la légère par PhiConvers :
RépondreSupprimer- Il n'y a pas 150 millions de pauvres au Brésil. La réalité est plus proche du "dosage" suivant : 60 millions de personnes qui ont un niveau de vie (qualité du logement, équipements, accès aux services) égal ou supérieur à ce qu'il est en France ; 60 millions qui ont du mal à boucler les fins de mois, 60 millions dans la précarité. Ne pas comprendre cela explique l'énormité des malentendus concernant le Brésil tel qu'il est perçu en France.
- La déforestation de l'Amazonie est de la seule responsabilité des Brésiliens. Il serait de leur plein droit d'en finir totalement avec la forêt primaire si tel était leur ambition. Rassurez-vous, ce n'est pas leur ambition, ils ont bien compris tout l'intérêt qu'il y a à une exploitation durable de ses forêts (et pas seulement de l'Amazonie).
- Le dynamisme de l'agro-business profite aussi aux petits propriétaires. Les contrats entre les coopératives fondées par les militants du MST et l'agro-business se multiplient. Jamais la diversité des productions agricoles n'a été aussi grande qu'aujourd'hui au Brésil. C'est dans les siècles passés que le Brésil a souffert des conséquences des cycles de la canne à sucre, du caoutchouc ou du café. Ce qui nous rappelle que la mondialisation a été de tous les temps et n'a rien d'un phénomène nouveau.
- Ce n'est pas le Brésil qui souffre le plus des subventions agricoles européennes et nord-américaines, mais les pays moins développés. Si le Brésil anime le G20, c'est pour des raisons diplomatiques (l'obtention d'un siège de membre permanent des Nations Unies) autant qu'économiques.
Sur le fond, l'Union Europénne, essentiellement la France, ne peut pas à la fois s'arc-bouter sur les avantages donnés par la force à son agriculture et prétendre lutter contre la pauvreté dans le monde. Par ailleurs, aujourd'hui, avec la transition programmée du pétrole vers les bio-carburants, il y a de la place pour tous les agriculteurs du monde. Les producteurs agricoles du monde entier finiront par s'enrichir, mais il est plus que regrettable que ni le gouvernement français ni ses opposants auto-proclamés socialistes n'aient la clairvoyance nécessaire pour initier une rupture avec les pratiques contre-productives aujourd'hui en cours. C'est d'autant plus stupide que la France, prise en otage par le cartel des corporatismes, le paie chaque jour de plus en plus cher en laissant croître un sous-prolétariat annonciateur de lendemains encore plus difficiles pour l'ensemble de la société française. Au total, en finir avec les subventions agricoles de la France serait de son intérêt général.
Francis,
RépondreSupprimerJe comprends mal et n'apprécie guère la modération a priori de ce blog, mais bon...
- Va pour 120 millions de pauvres et de foyers ric rac (sachant que le standard de vie est quand même, matériellement s'entend, bien bas...)
- Bien sûr, les Brésiliens sont responsables du sac de leur pays, et notamment de l'Amazonie, et pas seulement bésilienne (cf les chers visiteurs orpailleurs en Guyane)
- les coopératives avec le MST restent, à l'échelle de l'agriculture brésilienne, bien marginales. Pas de mauvaise fois STP. Bien sûr, cela va dans le bon sens, mais cela reste un épiphénomène dans ce pays de 8 millions de km²
- l'Itamaraty est certes performant et ambitieux, il n'en reste pas moins que le Brésil est loin d'avoir pris ses responsabilités lui permettant de prétendre à un siège permanent au CSNU, et qu'il est para illeurs plutôt mal perçu dans le reste de l'Amérique latine ( http://francelatine.over-blog.com/article-2663230.html ).
Sur le fnd, pour suivre l'organisation de ta réponse, l'objectif du gouvernement français, comme des institution européennes doit avant tout être la protection des intérêts des citoyens qui lui donnent mandat. La charité est une affaire personnelle. Par ailleurs, je ne crois pas que le fait d'acheter du coton au Mali ou du soja au Brésil aide vraiment ces pays (certes différents) à se structurer et à s'engager dans un développement durable.
Les bio-carburants, encre une fois, ne sont pas la solution miracle au drame de la mondialisation agricole.
Je ne relis pas, il est tard de ce côté du charco.
Qui parle de charité ?
RépondreSupprimerSi le fait d'acheter du coton au Mali ou du soja au Brésil (et bien d'autres choses) n'aide pas ces pays à s'engager dans un développement durable, c'est à n'y plus rien comprendre ! C'est comme si l'on disait que les exportations françaises ne participent pas du développement de la France !
Les bio-carburants ne sont pas la panacée. Ils seront néanmoins un facteur important des rééquilibrages stratégiques des prochaines décennies. Et un débouché potentiel très important pour les agriculteurs.
Nous sommes d'accord sur le fait que le Brésil n'est pas bien perçu dans certains pays d'Amérique Latine. D'où le besoin pour le Brésil d'aller chercher des soutiens ailleurs, en Afrique (à commencer par les pays ayant un lien historique ou culturel avec lui), au Moyen-Orient, en Asie. Par ailleurs, qu'est-ce qui vous fait dire que le Brésil n'a pas pris les responsabilités qui lui permettraient d'obtenir un siège de membre permanent au CSNU ?
Sur le standard de vie des Brésiliens, c'est vraiment le sous-estimer et aussi sur-estimer celui des Français. Un exemple avec la qualité du logement : 80% des appartements parisiens seraient considérés insalubres au Brésil.
La modération a priori de mon blog est un choix qui, à la limite, ne regarde que moi. Mais, après tout, je ne m'interdis pas de vous en donner un début d'explication. Si vous portiez le même patronyme que moi, vous comprendriez sans difficulté !
Enfin, pour ma curiosité, où se situe le Charco ?
Bien sûr, votre choix de la modération vous appartient. Souhaitant participer à votre blog, je m'en étonne, dans le cadre d'une fort légitime "démarche client" ! Je n'avais pas fait attention à votre patronyme et je déplore le fait qu'il puisse vous apporter des nuisances.
RépondreSupprimerSur le fond du débat, je ne crois pas que la monoculture du coton au Mali soit vraiment secourable pour son développement, et je ne crois pas non plus que l’agri-business brésilien constitue un modèle efficace pour le Brésil. Je me permets de replacer ici l’exemple cubain que je donne dans l’article dont j’ai déjà recasé une partie :
« Pour la première (et la dernière) fois sur ce blog, je vais prendre l’exemple de Cuba. ¡ Azúcar ! Ce grand mondialiste de Fidel, avec l’inestimable concours de la planification communiste, a consacré la vocation sucrière de l’île pour subvenir aux besoins de son charmant allié soviétique : l’île s’est couverte de canne à sucre (Cuba est parvenu à produire 8 MT de sucre dans ses meilleures années, contre 10 envisagés par Fidel, qui oubliait qu’un paysan cubain salarié n’a pas forcément envie de se tuer au travail…). Total : l’évolution de la géopolitique a coupé court à cette magnifique aventure cubano-soviétique. Fidel, avec les méthodes qu’on lui connaît, a demandé aux paysans de développer une agriculture de subsistance et d’oublier le sucre afin de pouvoir subvenir à l’alimentation des Cubains sans avoir à trouver des devises pour se fournir à l’étranger en fruits, viandes et légumes. Tout ça pour ça… Cuba produit aujourd’hui 4 fois moins de sucre qu’il y a dix ans et replante à la hâte ce que les Barbus avaient arraché il y a 40 ans. »
Alors bien sûr, le Brésil n’est pas Cuba, le Brésil jouit d’une certaine diversité agricole (tant mieux, pour un pays de 8 millions de km² !). N’empêche, les millions d’hectares de soja d’exportation (pris sur la forêt) ne devraient pas être une fierté dans ce pays orgueilleux.
« 80% des appartements parisiens seraient considérés insalubres au Brésil » : avez-vous lu cette évaluation dans la Folha ? Je me permets de rigoler de ces standards dans un pays qui tolère encore l’existence de vastes quartiers de tôles et bidons…
Pourquoi y-a-t-il tant de Brésiliens qui vont vivre dans ce pauvre Portugal ? Sont-ils masos ?
Enfin, le charco est l’Atlantique.
Je suis totalement d'accord avec ce que vous écrivez sur Cuba. Et, tout autant que vous, je ne soutiens en aucune façon le principe de monoculture dans quelque pays que ce soit. Ni pour le Mali, ni pour le Brésil. Et vous ne trouverez nulle part sur ce blog un quelconque plaidoyer en faveur de la monoculture. Je soutiens en revanche que l'exportation par le Mali de coton, vendu au prix équitable que la fin des subventions aux USA permettrait, est un des objectifs que ce pays peut se donner pour se développer. Cultiver le coton n'empêche nullement de cultiver autre chose, j'ai pu le constater au Mali qui ne m'est pas totalement inconnu.
RépondreSupprimerAu Brésil, la diversité agricole n'a jamais été aussi grande qu'aujourd'hui, ce qui lui permet d'être le premier producteur mondial de nombreux produits agricoles. S'agissant du soja, l'essentiel des zones cultivées a été gagné sur le cerrado et non sur la forêt.
Quand je dis que 80% des logements parisiens seraient considérés insalubres par les Brésiliens, je ne nie pas l'existence des favelas. Je dis simplement que la qualité de 80% des logements parisiens est lamentable, et qu'il est inimaginable qu'un cadre (la population parisienne en est en grande partie constituée) brésilien accepte de vivre de bon coeur dans les conditions dans lesquelles vivent ses homologues français à Paris. Peut-être est-ce plus clair, exprimé ainsi ?
Quant au charco, je ne comprends toujours pas ! Le charco me résiste, mais je ne demande qu'à comprendre ;-)
Je vis de l'autre côté de l'Atlantique, voilà.
RépondreSupprimerSur le reste, constatons pacifiquement nos différences d'appréciation sur l'organisation de l'agriculture au Brésil et sur l'opportunité de considérer ce secteur comme tous les autres. pour moi, l'agriculture n'est pas une activité humaine comme toutes les autres. Elle peut assurer l'occupation intelligente du territoire et éviter une urbanisation excessive que personne ne sait gérer et qui reste pour beaucoup une source de frustrations, de violences et de malheur.
J'ai la faiblesse de penser qu'il est plus normal d'acheter un poulet bressan au marché qu'un poulet thaïlandais, même si leprix de ce dernier est pluscompétitif. Et s'agissant du Brésil, l'agriculture intensive s'effectue au détriment de l'environnement et ne profite guère ni à la population, ni à la conquête raisonnable de ce vaste territoire.
L'exode rural est incontestablement porteur de frustrations, de violences et de malheurs. Toutefois, si cet exode rural n'avait pas eu lieu, la situation en Europe, au Brésil ou ailleurs, serait bien pire qu'elle n'est. L'urbanisation est source de multiples progrès, notamment dans le domaine de la santé. Et n'oublions pas que si les campagnes avaient ressemblé au paradis, les hommes et les femmes qui les peuplaient ne les auraient pas quittées. Loin d'être des paradis perdus, ces campagnes ont souvent tenu de l'enfer. La littérature et le cinéma brésiliens en ont souvent témoigné.
RépondreSupprimerDe la même façon, les populations bénéficient des progrès qu'a permis l'agriculture intensive. Même, si nous le savons bien, elle est aussi source d'abus.
Tout est affaire d'équilibre. Il nous revient justement de faire la part des choses. Mais attention de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain !
Cher Francis, je crains de ne pas vous suivre sur l'exode rural qui est davantage une contrainte qu'une avancée. Je connais personnellement des amis qui vivent dans une une des pires favelas du Brésil (Terra Firme à Belém) dans des conditions sordides et qui n'ont quitté leur bourgade de Capitan Poço que parce qu'il aurait été impossible de scolariser et de soigner leur progéniture... Qu'il y ait eu "posto de saude" et écoles à C. Poço, et ils seraient restés dans un cadre tranquille où de surcroît ils avaient du travail.
RépondreSupprimerJuste un truc sur l'émigration: la balance s'inverse: il y a maintenant davantage de Portugais qui vont dans l'ex colonie que la réciproque.
Vous m'étonnez, RdG, car nous disons la même chose ! Et avec le même exemple, celui de la santé.
RépondreSupprimerSi ce que vous dites de l'émigration des Portugais vers le Brésil est vrai (mais comment en douterais-je ?), c'est un retour à la situation qui a prévalu pendant quelques siècles et qui ne s'est interrompu qu'après l'entrée du Portugal dans l'Union Européenne.
Belles empoignades. On peut dire qu'il y a de l'animation sur ce blog !
RépondreSupprimerJuste un détail :
"...À un moment de l’Histoire où jamais les égoïsmes n’ont peut-être jamais été à ce point exacerbés..."
Ya eu des moments dans l'Histoire où les hommes n'étaient pas égoistes ?! Je suis curieux de savoir lesquels. ;-)
Notez bien que je prends la précaution d'un "peut-être" ! Que de tout temps, les hommes ont été égoïstes est une chose, que les égoïsmes soient exacerbés en est une autre. C'est sur ce second point que je m'interroge. L'exposition médiatique de la réussite individuelle et sa valorisation n'ont jamais été aussi grandes, cela est un fait, qui tient de l'omniprésence, à un niveau jamais atteint dans le passé, des médias sous toutes ses formes, formes qui n'ont jamais été aussi variées.
RépondreSupprimerCette explosion médiatique n'a pas pour conséquence d'accroitre l'egoisme congenital du genre humain. Par contre, cela entraine des frustrations croissantes entre le monde tel qu'il est perçu (au travers de la télé) et celui de la réalité quotidienne.
RépondreSupprimerDans notre monde ultra médiatisé, les perdants ont d'avantage conscience de l'etre, ce qui ne peut qu'entrainer un sentiment d'impuissance et de frustration.
Nous sommes d'accord sur les dommages collatéraux.
RépondreSupprimerEn revanche, je persiste et signe sur la corrélation entre explosion des médias et égoïsme. Seul devant son écran, écran de télé, écran d'ordinateur, écran de téléphone mobile, chacun s'isole et s'enferme dans sa bulle. Et cet isolement favorise la propension à l'égoïsme. CQFD.