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20 novembre 2006

BRIC : cherchez l'intrus

Les journalistes, les experts, les blogueurs ont pris coutume de désigner par BRIC le groupe formé par le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. De grandes nations par leur taille et leur population, en voie de développement rapide.

Souvent la presse brésilienne ironise sur l’appartenance de son pays à ce club censé faire des envieux. Car avec un taux de croissance moyen de 2,6% pendant le premier mandat de Lula et de 2,3% sous l’ère FHC, le Brésil est loin des performances de la Chine.

Un Français ayant vécu et travaillé 4 ans en Chine séjourne chez nous depuis quelques jours. Je lui ai demandé comment il expliquait un tel écart de dynamisme. Ses propos m’ont rappelé ce que j’avais entendu de la bouche de jeunes Chinois, futurs cadres, que j’avais accompagnés il y a quelques années.

Les Chinois partagent une ambition collective : faire de leur pays la première puissance mondiale le plus vite possible. Cette volonté est fortement marquée d’un goût de revanche. Il s’agit pour l’Empire du Milieu de retrouver le rang qu’il n’aurait jamais dû perdre !

Au Brésil, au contraire, personne ou presque ne se soucie d’atteindre un objectif similaire. Chacun souhaite s’en sortir, se dar bem, comme on dit ici. Pour flatter l’orgueil national, l’ufanismo et le football suffisent.

Cette différence d’ordre psychologique n’explique pas tout. Toutefois, elle peut être — je le pense — déterminante.

7 commentaires:

  1. A good analyse of the situation.
    But I wouldn't bet everything on China right now!

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  2. Oui, peut être aussi que la dictature implacable, la répression de toute forme de syndicalisme, même modeste ou de toute rébellion contre des autorités corrompues et violentes qui servent les intérêts de investisseurs (situation identique à celle que l'on voit au Brésil, mais à une échelle autrepment importante) expliquent cette croissance...

    Je pense que ce qui coincera bientôt, en Chine, ce sera plus que tout la catastrophe écologique majeure qui s'y prépare.

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  3. La répression du syndicalisme et de toute rébellion peut aussi être contre-productive. Le bâton est moins performant que la carotte...

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  4. A long terme vous avez raison, Francis.

    Mais à court terme, ça rapporte. Et la croissance chinoise, c'est vraiment du court terme. Ils vont être bridés par le manque de place, le manque de matières première, le manque d'énergie, les pollutions énormes, et des révoltes sociales énormes.

    A l'horizon 2050 je joue le Brésil, moi.

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  5. En tant que joueur, j'aimerais parier sur une date antérieure à 2050. Sinon, je crains de ne pouvoir ramasser la mise :-))

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  6. Allez... 2030.

    Et mon bon francis, vous n'êtes pas LE Brésil, que je sache.^^

    Il peut survenir que vous la ramassiez avant contre l'évolution naturelle de votre pays d'adoption, comme il se peut qu'il avance globalement plus vite que vous (ce que je ne souhaite nullement)

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  7. "Ramasser la mise" signifiait dans mon esprit pouvoir jouir, en tant que résidant, des progrès collectifs accomplis. Pour le reste, je ne compte que sur mes propres forces ;-)

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