La loi Rouanet est un avantage fiscal qui vise à favoriser la création artistique au Brésil. Des producteurs de films, des orchestres symphoniques et des rappers, des compagnies de danse et des cirques peuvent en bénéficier. Ainsi que des éditeurs et, indirectement, leurs auteurs.
Une polémique, de celles qui mêlent jalousies, mesquineries et renvois d’ascenseurs dont Saint-Germain-des-Prés n’a pas l’exclusivité, a commencé à se répandre sur des blogs d’écrivains brésiliens après que le ministère de la Culture ou l’une de ses annexes a approuvé le projet, présenté par Companhia das Letras, d’envoyer seize de ses poulains qui en veulent, juments plus très fringantes et chevaux sur le retour dans seize villes de la planète pour écrire seize histoires d’amour. Comme ils ne resteront qu’un mois dans ces villes, le thème imposé a épousé la jolie formule de « Amores Expressos ».
Il n’est pas dit si ces envoyés un peu spéciaux devront passer à l’acte avant d’affronter l’écran blanc de leurs laptops. Vont-ils tous devoir, prenant la pose devant un expresso, draguer dans les cafés ?
Un opposant au projet, Marcelo Mirisola, résume assez bien l’enjeu : « Comment, en 2007, un écrivain peut-il accepter la proposition d’écrire une histoire d’amour à Paris ? C’est de l’argent public investi dans des clichés. » Un autre, Ricardo Lisias, enfonce le clou : « Pourquoi personne ne va en Afrique noire ? N’y a-t-il pas d’amour dans la bande de Gaza ? Ni à Cité Soleil, bidonville de Port-aux-Princes ? »
Ricardo, la réponse est pourtant simple. Pour ce qui est de la négritude, de descentes de véhicules blindés ou de réglements de comptes entre trafiquants de drogue, il n’est pas besoin de quitter le Brésil. Il suffirait souvent de traverser la rue. Mais les lecteurs, pas plus que les écrivains, n’ont envie de le faire.
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