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06 juillet 2007

Carburants verts : les Européens voient rouge

Je me marre. Mais faut-il rire ou pleurer à la lecture de la presse européenne, toute occupée à tirer à boulets rouges sur le Brésil ? Notez bien qu’il l’a cherché, Lula, en se faisant le garçon commis des transnationales des agrocarburants à Lisbonne puis à Bruxelles !

Ils y vont tous de leurs éditoriaux, de leurs soi-disant reportages, de leurs commentaires : l’éthanol, c’est sale. Pollution par les engrais, conditions de travail lamentables sont notamment pointées du doigt.

Extraordinaire comme cette campagne est orchestrée, comme les lecteurs soudain soucieux de l’environnement sont instrumentalisés !

Cela ne vous étonne pas, vous, que la production de tourteaux de soja destinés à nourrir le bétail européen n’ait jamais fait l’objet d’un tel déchaînement ? Ou que nul ne se soucie des conditions de travail dans lesquels ont été produits une foultitude de produits made in Brazil consommés en Europe ?

Un des paradoxes de cette histoire, et non des moindres, c’est que pendant qu’ils tentent de tuer dans l’oeuf l’idée de recourir aux agrocarburants, ses détracteurs continuent de rouler à l’essence ou au gazole !

Moi, je les prendrai au sérieux, quand ils auront apporté à la casse leurs véhicules, et dans une casse bien évidemment organisée pour recycler les matériaux. Et quand ils auront réduit drastiquement leur consommation de viande.

En attendant, les constructeurs français, allemands, japonais et étatsuniens se réjouissent de la croissance explosive des ventes de leurs automobiles au Brésil : celles-ci ont connu une hausse de 25,7% au premier semestre 2007 pour atteindre le chiffre record de 1,08 million de véhicules immatriculés. Rappelons leur, aux Européens donneurs de leçons, qu’ils ne veulent surtout pas savoir quelle est la part de leur richesse et de leur confort qu’ils doivent à la croissance des économies sales. Rappelons leur que cela fait des décennies qu’ils en jouissent, et autant de temps qu’ils se refusent à ouvrir les yeux sur les sources de leur prospérité.

Allez, un dernier pour la route : depuis le début de l'année, le nombre de voitures «flex-fuel», roulant à l'essence mélangée à 25% d'alcool ou à l'éthanol pur, a représenté 83,6% des ventes totales au Brésil.

7 commentaires:

  1. Francis. J ai eu la même reaction quand j ai su de ces positions si "éthiques" des chefs d état nominés. Tous ont ce qu on apelle "toit en verre", mais je te dis une chose: le Brésil, avec ses politiques corrupte, son Congrèss ridicule et aussi sa manque de loi qui permet que nous avons, encore, du travail esclave, et plus - une forêt sans le bon policiament, il me faut reconnaître la position des autres devant Lula et sa juste proposte.
    Desolée. Mais, je pense, les gens ne se mefient pas au Brésil.
    maristela

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  2. Maristela, nous sommes parfaitement d'accord sur le Brésil !

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  3. Enfin, nous ne sommes pas du tout d'accord.
    peu importe qui alerte et l'hypocrisis de circonstanes, les alertes sur ce phenomène sont urgentes et nécessaires compa Francis!
    Les agro-carburants sont un danger évident pour les pays du sud.
    La tortilla mexicaine comme les galettes boliviennes ont déja augmenté de 30 %, quand ils constituent l'apport calorique de base de millons de familles pauvres. leur survie même est en danger. etc, etc.
    Je ovus conseille d'aller sur le site de Lipietz, qui a repertorié les actes d'un colloque passionant à Paris et Bruxelles sur le sujet.

    http://lipietz.net/spip.php?rubrique79

    La 1ere video est interessante; les liens avec les groupes d'exterminio AUC colombiens est un cas d'ecole que je connais assez bien.effrayant...

    Patxi

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  4. Le problème, Patxi, et ce n'est pas un petit problème, c'est qu'on mélange allègrement tout dans le grand mixeur des indignations, la tortilla mexicaine, le maïs US, le colza allemand et la canne à sucre brésilienne, pour ne citer que 4 ingrédients parmi des centaines.

    S'agissant du Brésil, il y a loin d'y avoir péril en la demeure. Trois millions d'hectares sont consacrés à la production de l'éthanol, c'est moins de 1% des terres destinées à l'agriculture au Brésil (l'élevage occupant 200 millions d'ha !).

    En revanche, s'il faut se battre, c'est pour imposer des conditions de travail dignes du nom de travail (et pas seulement pour arracher la canne !), ou pour contrôler l'utilisation des engrais (et c'est vrai de tous les types de culture, et pas seulement au Brésil, la France étant particulièrement mal placée pour donner des leçons !).

    Bref, faisons preuve de discernement !

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  5. Je ne sais absolument pas qui détient la vérité dans ce débat. Mais je doute de l'intégrité de certains journalistes, dès qu'il est question de carburants, ou d'écologie... Ce qui est vrai: c'est que notre planète fout le camp. La tortilla augmente de 30%: je doute que les biocarburants soient seuls responsables. J'ai pu constater parfois les maux du tourisme par exemple. Des gens viennent et derrière eux, tout augmente vite, et il n'est pas question de carburant. Il faut être vigilant, et s'abstenir de donner des leçons, car je crois qu'aucun pays n'en est digne.

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  6. Bonjour à tous!
    Une fois de plus, je m´aperçois du poids des médias dans l´influence d´opinions.
    Patxi, je crois qu´il s´avère nécessaire de traiter le sujet auquel vous faites référence, au cas par cas.
    Je me suis informé régulièrement ces dernières semaines au sujet de l´impact de l´utilisation de l´alcool.
    Après avoir visité plusieurs sites, l´un d´eux a particulièrement attiré mon attention, voici le site:
    www.jornalcana.com.br
    Comme dit Philippe, il faut se méfier de certains journalistes, du moment qu´on vend du papier, c´est l´essentiel.
    De toute façon, ce qui pourrit notre société et la planète dans laquelle nous vivons, c´est bien l´aspect financier qui nous rend si égoiste et irresponsable.
    Par exemple, si nous le voulions au jour d´aujourd´hui, nous pourrions rouler dans des voitures Hybrides Alcool/Electrique.
    Il est tout à fait possible d´en construire à grande échelle, malheureusement les gouvernements, ainsi que certains lobbies n´en ont pas tellement envie.

    Sur ceux, je vous souhaite une bonne journée à tous et à + Francis.

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  7. Du discernement, il faut effectivement en faire preuve et se méfier des seules sources journalistiques.
    D'ou le lien proposé, qu au dela de sa couleur politique, vous renvoit à des groupements d'experts et associatifs très respectables sur le sujet. Il est évident que la pression inflacionaria sur ces produits de base a de multiples causes, mais les investissements massifs et d'une telle magnitude en bio-carburants (palme africaine, mais et autres), a des effets induits d'ores et déja incontestables.
    d'accord avec vous pour se méfier de l'apocalyptisme, comme principe d'hygiène mentale primordial. mais là, on est face à un de ces dangers écologiques majeurs dont on se rend compte des effets perves trente ans trop tard.
    ON en reparlera alors, vieux bloggers déchus..
    abrazo
    patxi

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