Dans le concert des nations, la Norvège est sans doute l’une des plus respectables et respectées sur le plan éthique. Cela ne signifie pas qu’elle est forcément exempte de corruption ou d’exploitation abusive de la nature et de son plus beau fleuron, l’homme. Simplement, en la matière, elle préfère agir dans les contrées lointaines.
Au Brésil, Aracruz Celulose est le principal producteur de cellulose, celle dont on fait la pâte à papier. La matière première en est ici l’eucalyptus. Une grande proportion de sa production est exportée. L’entreprise norvégienne Lorentzen en est l’un des principaux actionnaires, à hauteur de 28%. Son patron, Erling Lorentzen, est aussi l’un des principaux responsables d’Aracruz Celulose. Et le beau-frère du roi de Norvège.
Cernée de plantations d’eucalyptus, la petite ville d’Aracruz, berceau de l’entreprise, se situe à quelques dizaines de kilomètres de Vitória. Depuis des années, ces plantations sont au coeur d’un conflit entre Indiens et Aracruz Celulose. Depuis des années, des jugements contradictoires ont été émis par diverses instances...
Ayant perdu patience, les Tupiniquins et les Guaranis ont décidé de déterrer la hache de guerre et d’exiger la restitution de 11.000 hectares, un confetti à l’échelle du Brésil. Après en avoir chassé les ouvriers, ils occupent les lieux et y reconstruisent des habitations. Werá Koray, cacique du bien nommé village Boa Esperança, a bon espoir d’obtenir gain de cause : « Celui qui va résoudre tous ces conflits est le ministre de la Justice en personne. Nous sommes optimistes parce que l’étude de la Funai [organisme qui gère les relations entre l’État brésilien et les communautés indiennes] a prouvé que le territoire est indigène. »
Rien que pour remercier les Indiens d’être les seuls à avoir confiance dans la justice de leur pays, camarade ministre Tarso, tu as intérêt à résoudre la crise au plus vite. Cela la foutrait mal, le déclenchement d’une guerre entre la nation tupi-guarani et le royaume de Norvège.
26 juillet 2007
5 commentaires:
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Allez, Tarso, un petit effort!Boutons les vikings hors de l'Esprit Saint!
Bon si on commence avec cette histoire, on va pouvoir parler du "por mineiro" de la cst.
RépondreSupprimerDe source, j´apprends qu´il y a un procès en cours pour diminuer la pollution provenant de cette "grande compagnie de sidérurgie".
Ça me plait de voir enfin des pesonnes qui réagissent, je suis curieux de voir si le "bon sens et la justice", l´emporteront sur les entreprises étrangères avec leurs gros capitaux.
L´espoir fait vivre!
Il y a aussi une histoire similaire dans l'état de l'Amapa, avec une entreprise japonaise qui exporte de la pulpe de bois d'eucalyptus (autour de Monte Dourado)
RépondreSupprimerQue ce soient ces natifs ou les Mapuches en Argentine on se trouve, et je trouve cela symptomatique, toujours devant le même cas de figure. Tout d'abord ces braves gens se font piquer leurs terres par le colonisateur, qu'il soit espagnol ou portugais, ensuite ces terres passent entre les mains de particuliers, de famille en famille, on n'en fait pas grand-chose, certaines si si peu hospitalières qu'elles restent même dans le domaine public.
RépondreSupprimerPuis une société étrangère, celle que vous citez, ou bien Benetton en Argentine décident de les acheter et de les exploiter. On laisse faire un moment, on ne dit rien et on commence à entretenir la révolte. Cette même révolte qui n'aurait pas eu le droit de voir le jour tant que ces terres appartenaient aux locaux, mais qui crie soudain au vol de l'eldorado volé, convoitise de tous les appétits.
Tristes tropiques… pour les natifs volés depuis des siècles, pour ceux à qui on a donné un emploi et qui vont le perdre, pour les investissements étrangers qui deviennent de moins en moins confiants. Belle affaire pour les intermédiaires qui sont derrière ces opérations, qui finiront par obtenir gain de cause pour des natifs qui n'en tireront comme auparavant, c'est bien malheureux, que des larmes et de l'amertume.
Oui, encore que ces "pauvres natifs" s'entredévoraient dans un cannibalisme serein, infligeaient des tortures épouvantables à leurs prisonniers et pour beaucoup laissaient leurs vieux mourir de faim.
RépondreSupprimerAlors ils ont "le droit" pour eux parce qu'ils étaient chez eux, mais je ne les considère absolument pas comme les bons contre les méchants. En plus je sais un peu de quoi je parle pour avoir vécu trois ans dans un village amérindien.
la nature humaine est la même partout. seuls comptent les rapports de force, hélas.