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09 août 2007

Déficit du commerce extérieur

Au premier semestre 2007, le commerce extérieur français affiche un déficit de 15,3 milliards d'euros, tandis que l’Allemagne enregistre un excédent commercial de 97 milliards d'euros. C’est bien connu, la France souffre d’un euro fort, alors que l’Allemagne jouit d’un euro fort !

La monnaie n’étant pas la seule explication, il faut donc chercher ailleurs. Pour le secrétaire d’État aux Entreprises et au Commerce extérieur, Hervé Novelli, « le déficit actuel s'explique en grande partie par la faible densité du tissu industriel français en entreprises moyennes ».

Et si l’explication était encore plus simple ?

Il y a deux ans, un des grands supermarchés de Vitória possédait un énorme rayon de produits frais surmonté du mot « Fromages », écrit en français et en caractères tout aussi énormes. Mais si, manifestement, la réputation du fromage français n’était plus à faire, on en trouvait aucun hormis un infâme camembert en boîte métallique tricolore, dont je tairai le nom mais que tout Français vivant au Brésil a forcément remarqué un jour ou l’autre.

J’avais alors testé quelques producteurs hexagonaux, de taille moyenne, de pâtes pressées cuites dont je trouvais ici l’équivalent suisse ou autrichien, excellent soit dit en passant. « Le Brésil, me répondaient-ils en l’espèce et en se grattant la tête, le Brésil, mais c’est que c’est bien trop compliqué, Môssieu. »

L’un d’entre eux, à qui je donnais les exemples alpestres voisins en réponse à ses objections, avait eu cette répartie aussi délicieuse que son fromage : « Mais c’est qu’en Suisse et en Autriche, les charges sociales sont beaucoup moins élevées qu’en France. »

Travailler plus pour gagner plus, qu’y disait, Sarko, pendant sa campagne. Ouais, moi je veux bien, mais encore faut-il que les patrons veuillent bien travailler plus. Français, exigez de vos patrons qu’ils travaillent plus !

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Ajouté le 9 novembre.

Seules les PME peuvent vraiment doper les exportations françaises, Le Monde en ligne de ce jour en fournit des arguments supplémentaires et donne un conseil, au demeurant de simple bon sens, au gouvernement français : "Plutôt que d'inviter les dirigeants des sociétés leaders à les accompagner dans leurs déplacements officiels, les chefs de gouvernement devraient travailler à réduire les obstacles à l'exportation et aux investissements directs étrangers (IDE)."

8 commentaires:

  1. Il est vrai que les raisons sont plurielles. Mais c'est réellement agaçant de dresser un constat tel que celui que tu nous soumets avec les fromages!
    Non, MM. les producteurs, même si vous produits sont bons, ils ne se vendront pas tout seuls! Même s'ils sont bons, il n'y a aucune raison qu'ils soient hors de prix! Même si vous êtes français, rien ne vous interdit d'en vendre!!!

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  2. Bonjour Francis

    sur le fromage, je te rejoins : je l'ai vu aussi ce camembert - et egalement du brie ... mais je n'ai jamais ose le gouter.

    J'ai aussi remarquer que, si la gastronomie française beneficie toujours d'un credit ici, les producteurs français continuent de faire les memes erreurs en choisissant systematiquement un positionnement haut de gamme qui n'est pas justifie face aux produits concurrents (je pense aux vins - de qualite moyenne mais hors de prix - et au fromage)

    Un autre point qui m'a marque, c'est l'inadaptation des produits, avec des etiquettes a peine traduite

    Enfin, le choix des produits est etonnant : je trouve du beurre President et du pate Henaff, mais je ne trouve pas de fromage decent


    Plus generalement, fecilitations pour ton blog extremement bien documente ...

    Je devrais bientot passer a Vitoria, pour rendre visite a une chaine locale de supermarches

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  3. C'est le cul du monde par chez toi Francis, ici on a tout, camembert, roquefort, tout un tas chèvres et autres spécialités, beurre demi-sel de Normandie…
    Pour ce genre de produits à l'export nos sociétés sont dynamiques.
    Il y a des secteurs d'activité moins favorisés, c'est vrai, sans parler du fait que le Brésil est un marché cher à démarcher par le simple fait d'une législation qui peut être différente d'un état à l'autre par exemple et des services commerciaux (postes d'expansion économique) qui favorisent les grosses sociétés au détriment des petites et des moyennes.
    Je ne crois pas que les patrons des entreprises moyennes soient des fainéants, loin de là.

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  4. Quant à la sempiternelle critique sur le prix du camembert à l'étranger, rappelez-vous que :
    1/il y a des droits de douanes
    2/ des frais de transport et de distribution
    3/le bénéfice du revendeur

    Je ne pense pas que la différence soit autre en pourcentage que pour un produit brésilien vendu chez carrefour en France.
    Une bouteille de casacha à 12 € en France ne ferait pas hurler les Brésiliens contre leurs producteurs, essayons de faire la même chose.

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  5. Francis, je vous aime. Smack.

    Il y a quand même une autre explication: les produits allemands sont à très forte valeur ajoutée, et s'adressent souvent à des consommateurs à fort pouvoir d'achat qui ne sont pas à 20% près.

    L'acheteur de Mercedes est moins préoccupé par le prix que l'acheteur de C1 ou de twingo, de même que celui qui acquiert une prothèse auditive siemens

    Cela n'est pas dit pour excuser nos entrepreneurs français. Les teutons ont vu venir le coup des produits pas chers venus de Chine et ont largué cette production pour se recentrer sur le haut de gamme quand les Français ont laissé venir, diminuant même les frais de R&D

    N'oublions pas ce foutu crétin ou s... , selon les opinions, de T Breton, ministre de l'économie qui annonçait triomphalement la mort de la production industrielle à venir en France, et célébrait la future "économie de l'immatériel" pendant que son premier ministre abaissait l'âge de la scolarité obligatoire à 14 ans! Comme si c'est avec des mômes formés jusqu'à 14 ans qu'on fera des chercheurs, des ingénieurs fabriquant de "l'immatériel"

    Préparez vous, amis brésiliens: dans quelques années vous pourrez exporter vous petites boîtes pour "engraçadores de sapatos": on en aura une flopée dans les rues parisiennes!

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  6. PS: la cachaça chez "Nicolas" est bien moins chère que le marc (alcool de raisin)

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  7. Benjamin, la production automobile n'est pas le fait de PME, c'est donc un autre sujet.

    Patrick, je ne me serais jamais permis de dire que les patrons français sont des fainéants. Je notais simplement que ce que savent faire les PME suisses, autrichiennes, mais aussi italiennes ou allemandes, très présentes au Brésil, la plupart de leurs homologues françaises semblent ne pas savoir, vouloir, pouvoir (?) le faire. La question reste ouverte...

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  8. Il y a dans le Marianne de la semaine passée une enquête intéressante sur le "patronat par héritage"

    Et c'est un fait que souvent ce n'est pas génial, les "héritiers" qui ne valent pas et de loin le père fondateur de la boîte - lequel s'il n'était pas un "bon" aurait vu son projet échouer (enfin, souvent).

    Pardon, Francais, mais je reprends l'exemple d'une grosse boîte: Arnaud Lagardère, surnommé Mickey dans sa boîte et aux alentours et qui est la risée générale... cela après JL Lagardère, homme controversé certes, mais incontestablement de génie.

    Pour en revenir à ma comparaison, même les PME en Allemagne (souvent des sous traitante de gros groupe) font de la grande valeur ajoutée par haute technicité.

    Et c'est vrai qu'en France, quand une boîte flanche ce n'est jamais la faute de sa direction, jamais... qui pourtant s'en sort bien mieux en général que ceux qu'elle met sur la paille

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