Ah, la Suisse. Depuis longtemps, c’est mon pays préféré. Depuis la guerre d’Algérie, pour tout vous dire. C’est que j’avais vu revenir du bled le fils de notre voisine de palier. Le bougre ne s’en était pas remis et avait fini par étrangler sa mère, avant de se pendre en prison. Ce genre d’histoire, de fait divers comme ils disaient dans La Voix du Nord, ça vous frappe les jeunes esprits.
« Pourquoi on déménage pas en Suisse ? », je demandais au paternel qui déménageait plus souvent qu’à son tour. Au lieu de ça, il nous ramenait sans prévenir des propositions de déménagement à Cotonou (Dahomey), Cholon (banlieue de Saïgon) ou aux Nouvelles Hébrides. Maman n’était pas contente, elle non plus.
Il y a trente ans, si j’avais été moins con, je n’aurais pas vexé Corinne et cela aurait peut-être été le début d’une belle histoire d’amour et le premier pas pour l’obtention d’un passeport rouge à croix blanche. Mais, à l’époque, le jeune con ne visait guère plus loin que les chattes de passage, vite fait mal fait, et surtout pas bague au doigt et tout le tra-la-la.
Mais, foin de regrets, j’étais sans doute programmé pour le Brésil, même si j’ai si peu de brésilien en moi. Et puis je sais aujourd’hui que les vieux cons ont plus de chance de rencontrer la femme de leur vie autour de la cinquantaine qu’à vingt et quelques piges. Ce n’est pas toi, J-Ch. qui me dira le contraire !
Cette longue introduction en forme de digression narcissique m’amène tout naturellement au chapitre des relations helvético-brésiliennes, en pleine lune de miel depuis la visite en février de Doris Leuthardt au sieur Lula, exemple réussi des contraires qui s’attirent.
Présentant ce jour la commission mixte Suisse/Brésil, aux côtés de Celso Amorim, la conseillère fédérale a vanté le « gigantesque potentiel » dont dispose le géant sud-américain.
Depuis que l’on parle du Brésil, terre d’avenir, Doris aurait dû apprendre que l’on parlera longtemps encore du Brésil, pays de cocagne du futur. Cette boutade, qu’aurait lancée De Gaulle, est devenue un cliché que même les Brésiliens n’hésitent pas à employer pour se moquer d’eux-mêmes.
Celso Amorim n’a pas manqué de sourire en écoutant Doris rêver tout haut du Brésil. Et, sans vouloir la décourager, il a eu l’amitié et le tact de lui faire remarquer que « le Brésil est un pays compliqué », ce qui n’était pas qu’une allusion aux dispositions protectionnistes qui rendent difficile le commerce avec le pays latino-américain.
Selon Itamaraty, la Suisse est le quatrième investisseur étranger au Brésil. En 2006, le pays européen y a investi 1,6 milliards de dollars US, élevant à 5,4 milliards de dollars US le stock des investissements suisses au Brésil. Les secteurs les plus actifs sont le bancaire, la chimie-pharmacie et l’agro-alimentaire.
En 2006, le Brésil a exporté vers la Suisse pour 845 millions de dollars US de marchandises (aluminium et pâte à bois, notamment), soit une hausse de 58% par rapport à 2005, et importé du nême pays pour 1,3 milliards de dollars US.
29 octobre 2007
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Ah la Suisse ... ;)
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