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29 octobre 2007

Bigode

bigode

Il y avait, vague souvenir que sans m’attarder je situerais dans les années 60, un certain Moustache, chanteur ou musico de son état, qui apparaissait de temps en temps sur les écrans, plutôt rarement à vrai dire, juste ce qu’il fallait pour qu’il ne soit pas totalement oublié. Sans doute devait-il ses apparitions à quelque fidélité en amitié d’un producteur ou d’un animateur de la télévision de l’époque, qui donnait encore l’image d’une télé faite entre copains et qui n’avait rien à nous vendre.

Plutôt enrobé, ce Moustache-là ou, plutôt, son souvenir n’est pas totalement sorti de mon cortex cérébral, j’ignore pourquoi. C’est pourquoi, lorsqu’on m’a dit que nous irions déjeuner chez Bigode, j’ai imaginé ce dernier du même tonneau que le premier. Bigode, vous le saviez ou vous l’avez compris, cela se traduit en français par « moustache ». Bigode, c’est aussi l’apelido par lequel ici l’on connaît le patron de ce bar et restaurant, sis à flanc de morro, dans ce qui est aujourd’hui une favela qui tente de sortir de sa condition de favela.

L’eau y est courante, l’électricité et le téléphone sont raccordés en toute légalité, et l’on y monte presque sans crainte, du moins dans la journée, pour peu que l’on soit accompagné par qui de droit.

Bigode travaille en famille, femme et fils se partageant tous les rôles. Tournée vers la mer toute proche, la cuisine y est donc, par définition et par vocation, familiale. Voir le restaurant plein le dimanche midi semble aller de soi. C’est pourtant le résultat de nombreux combats, personnel pour Bigode qui a perdu un fils tombé sous les balles d’un rival, collectif pour la communauté qui, associée à la mairie de Vitória, tente de faire de Jesus de Nazaré un quartier comme un autre.

Il y a donc un chemin de sortie par le haut, si j’ose dire, le signe qu’il suffirait de le vouloir vraiment pour que le monde aille un peu moins mal, ce que nous savons tous et que nous nous empressons d’oublier aussi vite que remémoré.

1 commentaire:

  1. Mon cher Francis. D ici, j envoie mes félicitations a Bigode, un homme qui n a pas perdu l espérance qu on voit a ses yeux. On a besoin des millions de Bigode pour jeter par terre les mots de De Gaulle sur le Brésil. bises

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