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13 novembre 2007

Quilombolas

Il y a des trognes comme ça. On se dit qu’on les a déjà croisées quelque part, mais on est infoutu de mettre un nom dessus ou d’y associer un lieu, un événement, ou quoi que ce soit.

C’est la sensation que j’ai eue quand j’ai aperçu André Cypriano. J’en mettrais la main au feu, ce gars-là est le sosie de quelqu’un déjà rencontré sur mon chemin. Mais où ? Dans ce qu’on appelle la vraie vie, sur un écran de cinéma, sur la scène d’un théâtre ? Cette question continue de m’agacer.

Je suis tenté de dire qu’André a une gueule d’Américain. Du nord, s’entend. Même s’il a objectivement la gueule de l’emploi du Brésilien qu’il est. Est-ce parce qu’il vit aux États-Unis depuis bientôt vingt ans ?

Le visage a quelque chose du boxeur. Catégorie poids moyen. Le nez, peut-être. Mais cela ne m’aide pas vraiment. Au contraire, cela m’égare. Le monde de la boxe m’est totalement étranger. Les combats m’ennuient, les entraînements encore plus.

Il me faut chercher ailleurs. Hollywood ou, plus largement, le cinéma américain. Mais quel acteur ?

Après tout, cela n’a aucune importance, puisque c’est André Cypriano à la rencontre de qui je suis venu. Quand je l’ai aperçu, seul dans un coin du jardin, je l’ai tout de suite reconnu. Et j’ai tout de suite cherché à identifier de qui il était le sosie. André est un garçon discret, pour ne pas dire sur la réserve, mais dès que l’on va vers lui, il vous regarde bien en face, vous tend la main et vous demande votre nom.

Au fond, tout cela n’a guère d’importance. Ce qui compte, c’est l’oeuvre d’André. Des photographies noir et blanc, un regard noir sur Rio, Caracas, l’Afrique de là-bas et l’Afrique d’ici.

Quilombolas est le titre de l’exposition itinérante qui vient de se poser à Vitória. Traditions et culture de la résistance, en est le sous-titre. Ces quilombolas témoignent des 2842 communautés, héritières des premiers quilombos, éparpillées aujourd’hui sur le territoire brésilien.

Pour ceux qui vivent ou qui passeront prochainement à Vitória, l’expo se tient à la Casa Porto, jusqu’au 21/12. Pour tous, le site d’André donne un aperçu assez complet de son travail.

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