Ils ont quitté le Brésil pour les États-Unis, soit avec l’idée de revenir au pays après quelques années à travailler dur et économiser le maximum, soit avec le projet de s’y installer définitivement en espérant obtenir la green card. La plupart ont voyagé en avion et ont passé les services de l’immigration avec un visa de tourisme. Ils ont obtenu au plus vite un permis de conduire, sésame indispensable, non seulement pour se déplacer dans des villes où les transports en commun sont peu développés, mais aussi pour passer les fourches caudines de la plupart des formalités administratives.
Comme dans les années cinquante les Portugais en France, ils ont majoritairement opté pour le secteur du bâtiment. Pour atteindre leurs objectifs, ils ont travaillé ou travaillent encore quinze heures par jour. Les plus entreprenants ont ouvert leur propre entreprise, où ils ont embauché presque exclusivement des compatriotes.
Depuis quelques mois, ils sont des dizaines de milliers à être rentrés au Brésil avec un aller simple. Actuellement, les réservations sont pleines jusqu’en février 2008. De Boston à Pompano Beach, le constat est le même. L’exode a atteint un tel niveau que, dans certaines villes, les propriétaires commencent à éprouver des difficultés à trouver un plombier ou un peintre en bâtiment.
Quand ils sont arrivés, un dollar valait quatre reais. De toutes les monnaies, le real est celle qui s’est le plus valorisée ces deux dernières années, face au dollar, mais aussi face à l’euro. Il y a quelques semaines, le dollar ne valait plus que 1,70 reais. À quoi bon s’échiner quinze heures par jour pour envoyer au pays des miettes, qui ne permettent plus de payer les traites des maisons qu’ils se sont fait construire à Governador Valadores ou à João Pessoa ?
Et puis il est devenu impossible de renouveler le permis de conduire. Les nouvelles lois anti-immigration s’appliquent désormais. Courir le risque de l’arrestation et de la déportation pour quelques dizaines de milliers de misérables dollars, le jeu n’en vaut plus la chandelle.
Pour certains, le retour aux réalités brésiliennes n’est pas facile. Ce qu’ils trouvaient naturel avant d’émigrer ne leur paraît plus acceptable. Leur niveau d’exigence a augmenté sensiblement. Cela constituera-t-il une chance pour le Brésil ?
05 décembre 2007
4 commentaires:
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Pour sûr, ce sera positif. D'abord pour le Brésil, ensuite pour les USA qui comprendront qu'ils en avaient besoin, de ces foutus métèques du sud du rio Grande (au sens large)!
RépondreSupprimerhttp://borghesio.typepad.fr
(on ne peut plus mettre un lien sur son propre blog avec la nouvelle présentation!)
Intéressant ça... Les Etats-Unis vont finir par avoir des problèmes si tous les immigrés rentrent au pays!
RépondreSupprimerComment savoir? Vont-ils s'investir pour construire un Brésil à leur convenance, ou s'enfermer dans le défaitisme? Je veux rester optimiste: l'homme est un bâtisseur dans l'âme... hein?
RépondreSupprimerCe seront des gens qui ont vu autre chose, qui apporteront un autre regard... positif ou négatif. mais qui amèneront une confrontation de points de vue.
RépondreSupprimerIl faut espérer qu'ils n'apporteront pas "l'arrogance gringo" dans leurs bagages, mais je fais confiance aux Brésiliens restés au pays pour les "casser" dans ce cas.
Pour avoir entrepris le périple qu'ils ont fait, ils ont démontré que ce sont des gens "qui en veulent", capable de prendre des risques et de se bouger.
En plus il m'étonnerait fort, après avoir goûté aux USA, qu'ils supportent le niveau de corruption brésilien (quoiqu'aux USA ce soit loin d'être parfait, mais on est dans une autre dimension, là) et ça va changer le choses également, à terme, de ce côté.
En revanche, côté violence et tués par armes à feu, le dépaysement ne sera pas énorme...
http://borghesio.typepad.fr/borghesio/