La première fois que je l’ai vue, j’y ai pas cru. Elle a surgi des rangs de la bateria et a fondu vers moi, vers nous écarquilleurs de châsses, telle une tornade blanche qui avec des trous dans le kitsch de sa robe fait des gros trous d’air chez les mâles soudain pris de chaleur. Nom de Dieu, fallait que je me rende à la raison, elle était là, devant moi, devant nous, qui de ses jambes survitaminées battait en neige les petits nuages à quoi elle nous avait réduit.
Cette dame montée sur pile atomique qui atomise la concurrence a un nom. Le croirez-vous, cette dame, c’est de la graine de Française, affublée du joli nom de Tatiana Paysan. Tambourin à la main, elle dirige de ses baguettes virevoltantes la meute des percussionnistes de Unidos de Jucutuquara. Samba no pé et coeur gros comme ça, elle les a menés à la victoire.
Pour la troisième année consécutive, Jucutuquara est championne, la première tricampeã de ce siècle qui consacrera les victoires de l’humanité — As vitórias da humanidade, chantées par les Unis de Jucutuquara — ou sa perte.
Vitória baptisée sur cette terre
Sous le manteau sacré,
Ton peuple vainc l’oppression.
Liberté, égalité,
Ceinte du laurier de paix,
Notre ville nous ressemble.
J'ai lu tous tes posts sur le carnaval. Je ne savais pas qu'il y avait des thèmes choisis par chaque école de samba, à portée sociale qui plus est. Je croyais que le carnaval n'était plus qu'une jolie carte postale pour touristes, eh bien je me suis trompé! Et je suis bien content de m'être trompé!
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