Qu’il y ait, en cours, une crise financière, tout le monde en convient. Ce n’est d’ailleurs pas la première, ni la dernière. Je me demande si, depuis ma naissance, j’ai connu une période qui n’ait pas été de crise, quelle qu'ait été sa nature, financière, économique, politique...
Dans le monde entier, des journalistes et des blogueurs commentent celle dite des subprimes et ses conséquences, spéculent sur l’intensité de la récession qui pourrait s’ensuivre, proposent éventuellement des réformes. Et cela ne va guère plus loin. Sauf, semble-t-il, en France.
C’est que là, il y a des journalistes et des blogueurs, certes minoritaires mais suffisamment nombreux pour que leur voix soit représentative d’un fort courant qui traverse la société française, qui ne se contentent pas de leur position d’observateurs et qui endossent l’habit noir des prédicateurs d’Apocalypse, le plumage de corbeau des oiseaux de malheur. Ces mauvaises nouvelles sont pour eux d’excellentes nouvelles. Car, même si le prix d’une récession pourrait se payer en millions d’emplois détruits, ils y voient la possibilité d’une mise à mort du capitalisme. Ils ont leurs raisons, il faut les comprendre.
Ces prophètes sont les annonciateurs du retour du rêve ancien de la fin du capitalisme et de l’avènement du socialisme. Et qu’importe s’ils ne savent pas définir les contours de leur utopie ! Sans doute comptent-ils sur une espèce de Révélation, non surgie de la parole divine, mais de la soudaine sagesse des peuples auxquels l’effondrement des systèmes actuels ouvrirait les yeux !
Pourquoi la France, et elle seule ? La réponse à cette question ne me semble pas évidente. Peut-être cela tient-il du mythe de la Révolution française qui aurait apporté liberté, égalité, fraternité, la France étant l’unique pays au monde qui continue de célébrer quasi unanimement et avec des flonflons une révolution sanglante.
20 mars 2008
1 commentaire:
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Je ne vois pas moi de raison d'espérer l'avènement du socialisme "radieux et triomphant", mais plutôt le risque de voir triompher replis sur soi, xénophobie accrue, crise sociale, etc.
RépondreSupprimerEt j'espère me tromper.
Mais si on pouvait néanmoins à la sortie de ce merdier gigantesque qui se prépare que puisque le libéralisme financier (je fais le distinguo avec l'entreprenerial) est incapable de s'auto-réguler, il faudra le réguler de gré ou de force, ce serait une excellente chose. Après tout, ces banques qui plongent du fait de leur connerie, c'est bien la puissance publique qui les renfloue!