10 juin 2008
Le Centro s'en sortira-t-il ?
L’ami Chaudanne avait coutume de dire qu’il n’était pas sorti de Vitória depuis des lustres, parce qu’il n’en avait pas trouvé la sortie. Derrière la boutade, il y avait une vérité, et peut-être même plusieurs. Il y avait en effet maintes façons de l’interpréter.
Lorsque je me suis installé à Vitória, et bien que connaissant déjà un peu la ville, j’ai souvent ressenti cette même difficulté à trouver la sortie, à trouver mon chemin.
Il y a d’abord une question. Est-ce que je suis sur l’île, ou plus exactement sur l’une des quatorze îles qui subsistent d’un archipel qui en a compté trente-quatre ? Ou est-ce que je suis sur le continent, auquel sont arrimés quelques quartiers, comme celui de l’aéroport et de l’université ?
Sur la photo ci-dessus, la plus grande part de la zone urbaine semble appartenir à une île, parce que se situant entre deux eaux, un bras de mer en bas, l’océan en haut. Or il s’agit du continent, plus précisément de Vila Velha, commune de l’agglomération qui dépasse légèrement en habitants la capitale de l’Espírito Santo.
La photo a été prise du haut d’un morro de Vitória, dont on ne voit pourtant qu’un morceau du quartier nommé Centro, héritage de son lustre passé. Si, aujourd’hui, ce quartier garde quelques exemplaires — le siège du gouvernement, par exemple — de ce que fut son architecture de style colonial et, plus souvent, néo-colonial, force est de se désoler qu’il souffre des conséquences d’une longue maladie, une très longue maladie qui l’a pris au début du vingtième siècle, lorsqu’il a été décidé de construire loin de là un ensemble de maisons résidentielles pour abriter les familles dites traditionnelles — les riches, pour le dire sans détour — qui se groupaient autrefois autour du palais du gouverneur.
Très animé le jour, du fait de la présence de nombreuses administrations, commerces et entreprises, le Centro s’endort à la nuit tombée, donc très tôt, hormis quelques rues autour de la place Costa Pereira. L’actuelle équipe municipale ambitionnant de redynamiser le quartier, il n’est pourtant pas impossible qu’il retrouve un peu de son charme perdu et de la vie nocturne qui lui fait défaut. D’autant qu’avec 64% d’intentions de vote, João Coser devrait se maintenir à la tête de la mairie, gage d’une continuité d’action politique dont a besoin Vitória.
Alors j’imagine le Centro, débarrassé des immenses plaques publicitaires qui masquent les façades colorées, j’imagine les plus beaux immeubles restaurés, j’imagine les fils électriques et téléphoniques enterrés, j’imagine des bars et des restaurants ouverts, je nous imagine en sortir allant dans la direction du port, cet incroyable port au cœur de la ville, coincé entre l’île et le continent. Je n’imagine que de bonnes choses et je veux y croire.
3 commentaires:
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Pendant je lisais ton billet, je me souvienais de mon voyage a Vitoria, quand je me suis installé a l hôtel a l Ilha do Boi et je voyais, chaque matin, le point et Vila Velha. Saudades de tout ce la.
RépondreSupprimerO centro de Vitória. Eu vi sua face ser coberta com máscaras de metal. Parece coisa de romance de capa & espada. Aconteceu no final dos anos setenta, início dos oitenta do século passado. Não sei quem foi o maluco inventor dessa estética, supostamente criada para combater a deterioração das antigas construções. Bizarro.
RépondreSupprimerOs poucos prédios restaurados permitem-nos imaginar como seria bela aquela região se todos adotassem uma postura menos "mascaradora".
La ligne de tram (VLT) devrait surement contribuer à réhabiliter le "centro".
RépondreSupprimerhttp://www.vitoria.es.gov.br/cdv/mobilidade_2007/home.asp