Dans l’article qui précède, j’ai dit que je préférais les Brésiliennes et les Brésiliens au pays Brésil. Je l’ai dit un peu vite, parce que je n’ai pas toujours le temps de développer, le temps ou l’énergie. Je l’ai dit, du bout des doigts, parce que je sentais bien qu’il y avait un soupçon de contradiction dans pareille affirmation. Depuis, une question me titille les méninges : c’est quoi, pour toi aujourd’hui, le Brésil ?
J’ai mis les pieds au Brésil pour la première fois en 1982. Je dis « mis les pieds » parce que je n’y ai passé que cinq semaines et que je n’en ai vu, perçu, senti, qu’une fraction infime. Je n’étais pas venu en touriste — du moins, c’est ce que je prétendais. Un prétexte m’avait décidé à venir, une rencontre avec l’ami Chaudanne, que je ne connaissais qu’à travers des courriers échangés suite à la publication simultanée de quelques uns de nos textes dans les mêmes revues.
Il y avait aussi d’autres prétextes, parmi lesquels ma découverte de la langue portugaise lors de deux séjours au Portugal, l’un pendant les 18 mois de la Révolution des Œillets, l’autre peu de temps après son échec, un échec attendu mais néanmoins fécond, quoi qu’on en pense.
J’avais aussi commencé à m’intéresser de près à la musique brésilienne dès le début des années 70, à un moment où je commençais à trouver l’univers rock un tantinet étroit pour mes oreilles, mon cœur et mon corps. À la fac, nous n´étions alors pas très nombreux — c’est le moins que l’on puisse dire — à tendre l’oreille vers la bossa nova et, plus généralement, la MPB.
J’avais aussi abordé le continent littéraire brésilien, à partir de Guimaraes Rosa et Ferreira Gullar, dont Chaudanne avait publié en France une traduction — sans doute non autorisée ! — de son Poème Sale...
Bref, j’avais finalement débarqué à Rio, accompagné de Mademoiselle de Beaufort. Et, trois ou quatre jours après avoir joué aux touristes, nous avions pris un bus pour Teresina, capitale du Piauí, où créchait alors Chaudanne. Un voyage de 48 heures, à l’arrivée un autre monde. Mais ceci est une autre histoire, qui ne doit pas me dévier de cette insistante question — C’est quoi le Brésil ? — à laquelle je reviendrai dans un prochain épisode.
Vaqueiro - Gilbert Chaudanne
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