Depuis hier, députés et sénateurs sont en congé. Les congés de Carnaval. Depuis la fin des vacances d’été, le 2 février, les sénateurs n’ont rien voté, s’alarme Josias sur son blog. La reprise de leur travail est prévue le 3 mars...
Il faut pénétrer dans les deux Chambres pour comprendre. Rien de plus facile, puisque deux chaînes de télévision retransmettent en intégralité et en direct les débats. « Débats » est un bien grand mot. Que voit-on ? Installé à un pupitre, un homme, parfois une femme, discourt. Dans la salle, les parlementaires sont, la plupart, debout, dans les travées, ou encore tout en bas, ou même sur l’estrade où se tient le président. Ils vont et viennent par petits groupes, occupés à des conciliabules, ou seuls, un téléphone vissé à l’oreille. De quoi parlent-ils ? Sans doute pas de la teneur des propos de l’orateur dûment inscrit sur la liste des intervenants. Des garçons, en uniforme impeccable, vont et viennent eux aussi, leur plateau chargé de tasses de café et de verres d’eau. Oh, bien sûr, il y a des moments plus intenses. On se souvient d’une député du PT s’étant mise à danser pour célébrer la joie de vivre et l’absolution d’un de ses pairs.
Il est peut-être heureux qu’ils ne travaillent pas plus. L’ensemble des lois constitue un tel maquis que personne ne peut prétendre y voir clair. Et c’est sans compter les décrets, encore plus nombreux...
Il serait erroné de mettre cet état de fait sur le compte de l’incompétence. C’est bien d’un système cohérent dont il s’agit, non pas cohérent pour le vulgaire citoyen, mais un système qui assure une parfaite cohérence entre la défense des intérêts d’une élite, seule capable de se payer les avocats capables de faire durer 20 ans les procédures que favorise le maquis des lois, et la défense des intérêts d’une classe politique chargée de représenter en tout premier lieu cette élite.
Au pays du chaos moyen, les pratiques sont aussi celles d’une démocratie très moyenne.
L'exemple de l'impôt
Comme exemple d’un système cohérent bâti en faveur des plus riches, on peut citer la répartition des impôts entre impôts indirects et directs. Au Brésil, les recettes émanant des impôts indirects représentent la moitié des recettes fiscales, quand cette part n’est que de 17% aux États-Unis, de 25% en France et en Suède, ou de 30 à 35% au Royaume Uni, en Hollande ou au Danemark. Ainsi les 10% de Brésiliens les plus pauvres consacrent près de 30% de leurs revenus au paiement de l’impôt, presque exclusivement indirect, tandis que les 10% les plus riches n’y consacrent au maximum que moins de 25%, tous impôts confondus, et à la condition de déclarer la totalité de ses revenus ! Pareille répartition qui fait peser proportionnellement la charge de l’impôt plus fortement sur les plus pauvres ne s’explique peut-être pas uniquement par la volonté unanime des politiques au pouvoir de favoriser les élites. Mais le fait est qu’aucun président ne s’est lancé dans une réforme fiscale qui tendrait à rendre l’impôt plus juste.
Sur le sujet, vous pouvez lire le compte rendu d’un livre de Gustavo Patu en cliquant ici.
20 février 2009
5 commentaires:
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Pour savoir ce qu'est un pays, regarder, donc, ce qu'il se passe dans les assemblées élues par le peuple...
RépondreSupprimerEntre autres...
RépondreSupprimerJe commence mon addiction à ces billets! Continuez... vite !
RépondreSupprimertrès bonne série que voilà...Avec style et pudeur, d'autant plus apprécié.
RépondreSupprimerJ'ai été bien gentil avec le Brésil dans mon dernier post, cet ado bronzé-branché du gang du Mercosur...Il me tarde d'en savoir plus.
Patxi, la suite est pour bientôt. Même pendant le Carnaval, j'ai travaillé la question. Ou, plutôt, j'ai été travaillé par la question...
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