Ce matin, est tombée sur les téléscripteurs une dépêche de l’agence chinoise de presse Xinhua, sobrement intitulée « Les faits essentiels sur le Brésil ». Je me suis dit que j’allais pouvoir boire à cette source et boucler plus vite que je ne l’avais prévu mon mégalomaniaque projet de réponse à la question « C’est quoi le Brésil? »
Que nenni ! Le vice-président chinois Xi Jinping, qui arrive ce jour au Brésil, ne pourra sans doute pas compter sur cette antisèche pour aborder les négociations avec ses homologues brésiliens. Bon, je ne me fais pas de mouron pour lui, l’ambassadeur de la Chine au Brésil ayant déjà démontré une capacité d’analyse d’une grande finesse sur son pays hôte et « partenaire stratégique ».
Un paragraphe a retenu mon attention. « En tant que plus importante économie d'Amérique latine, le Brésil dispose d'une industrie agricole développée, d'une base industrielle saine et d'une industrie des services parfaite. », écrit Madame Xinhua.
« Une industrie agricole développée » : l’expression est plaisante, elle décrit assez bien ce qu’est l’agro-business brésilien, celui des grandes propriétés et des grands propriétaires. Le communiqué ne fait pas dans la dentelle, qui passe par pertes et profits les problèmes liés à cette industrie. Si les couleurs des drapeaux de la République (toujours) populaire de Chine et des bannières du MST sont rouges et frappés d’étoiles jaunes, c’est pur hasard...
« Une base industrielle saine » : l’ex-métallo à la tête du pays appréciera l’hommage rendu par l’atelier du monde à l’établi de l’Amérique du Sud. Bon, j’exagère un peu, Embraer vend des avions dans le monde entier, y compris en Chine.
Tout ça ne sont que d’aimables amabilités franches du collier. Le meilleur était gardé pour la fin : « une industrie des services parfaite ». Fichtre ! Cela signifierait-il que l’industrie des services en Chine est loin d’être parfaite ? En tout cas, le Brésil qui peine à promouvoir ses domaines d’excellence — et il en a, nous y reviendrons — va pouvoir désormais se glorifier de sa parfaite industrie des services.
Quel service a bien pu rendre le Brésil à Madame Xinhua pour se trouver gratifié de ce parfait compliment ?
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Ajouté le 19 février
Résultat des négociations sino-brésiliennes : Petrobras s'engage à vendre 60.000 à 100.000 b/j en 2009 au géant chinois Sinopec, premier raffineur d'Asie, et à livrer 40.000 à 60.000 b/j à CNPC, plus gros producteur pétrolier chinois.
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