« Ah, l’Angleterre, cette colonie française qui a mal tourné » : cette saillie est du même auteur que « le Brésil est un pays d’avenir et le restera longtemps », un ironique compliment qui revient souvent lorsqu’on évoque notre cher Brésil.
S’agissant de la seconde phrase, des recherches en paternité sur Internet nous conduisent pêle-mêle à Paul Claudel, De Gaulle et Clemenceau. Chacune des hypothèses est tentante. Comment trancher ?
Ministre plénipotentiaire à Rio, l’auteur de Cent phrases pour éventails aurait pu, un jour de grande chaleur, confesser son dépit à Darius Milhaud en conclusion d’une discussion sur les chicanes bureaucratiques que le musicien aurait eu à négocier pour importer six tonnes d’amandes pour le compte de son père.
Réputé l’auteur d’un fameux « Le Brésil n’est pas un pays sérieux », De Gaulle pourrait avoir aussi complété son diagnostic par cette prophétie à l’emporte-pièce. Et rien n’empêche que le général ait repris la phrase susdite à l’occasion de la « guerre de la langouste ».
Mais, pour confirmer un récent commentaire de MMC, de nombreux indices laissent penser que c’est bien Georges Clemenceau qui en a été l’inventeur. Clemenceau les a tous précédés au Brésil. C’était en 1910. Le grand homme avait besoin d’argent pour payer sa grande maison de Bernouville. Il vend alors huit conférences aux publics argentin, uruguayen et brésilien. Devinez de quoi il a parlé à São Paulo ! De démocratie et d’éducation...
Pour éliminer le peu de doute qui subsiste, et plus encore par curiosité pour les impressions que son voyage au Brésil lui avait laissées, j’aurais voulu lire ses Notes de voyage dans l’Amérique du Sud. Hélas, Amazon me refuse la commande, alors que le Brésil fait partie des pays où il prétend expédier les livres.
27 mars 2009
8 commentaires:
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Merci de nous avoir éclairé sur ce point.
RépondreSupprimerJ'ai cherché votre livre "Notes de voyage dans l’Amérique du Sud" sur le moteur google des livres numérisé. Il n'y a que la couverture, c'est bien dommage.
En revanche je suis tombé sur ceci: http://books.google.com/books?id=3moCAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Histoire+du+Brésil&lr=&as_brr=0&as_pt=ALLTYPES&ei=tGnNSfu4HZLqyASDyqGcAQ&hl=fr
Je n'ai pas eu la patience de lire en détail, il s'agit d'un livre intitulé "Considérations géographiques sur l'histoire du Brésil: examen critique d'une nouvelle histoire générale du Brésil"
Cet ouvrage publié en 1857 a été entièrement numérisé par l'université de Harvard.
Bonne lecture.
Le premier lien est trop long, en voici un autre :
RépondreSupprimerhttp://books.google.com/books?id=3moCAAAAYAAJ&hl=fr
Merci d'avoir parlé de ce livre, je m'en vais le commander aussi.
RépondreSupprimerNon, pas le peine de le commander. L'accès est entièrement gratuit. Il suffit de cliquer sur le lien que je vous ai donné et de créer un compte gmail.
RépondreSupprimerEt si ça vous chante vous pouvez également l'imprimer.
Google se donne pour but de numériser quantités de livres (libres de droit).
De nombreuses voix en France (toujours la même histoire) se sont élevés contre cette nouvelle hégémonie de l'Amérique et de la langue anglaise.
Je n'y vois pas d'inconvénient ou alors il faut qu'on m'explique clairement où est le mal.
Cela annonce d'autres polémiques du type de celle que l'on a eu pour la musique téléchargée.
Les éditeurs fourbissent leurs armes pour un combat perdu d'avance.
Le livre numérique ne remplacera pas le papier mais le complétera.
La dématérialisation des biens culturels est pour moi une avancée. Il faut juste trouver de nouveaux modèles économiques.
@ MMC: je crois que gballand parlait de commander le livre de Clémenceau, qui n'est pas disponible sur Google.
RépondreSupprimerJ'ai commencé à lire "Considérations géographiques sur l'Histoire du Brésil". Merci pour le lien :)
Au temps pour moi !
RépondreSupprimergballand nous fera alors un beau résumé sur son blog ; )
Si je puis me permettre un aparté, Clemenceau s'écrit sans accent aigu.
RépondreSupprimerPour me faire pardonner cette remarque, voici une autre citation du Tigre : "Il ne suffit pas d'être des héros, nous voulons être des vainqueurs !"
@ Homard : Allons bon, je n'avais jamais fait attention à ça. Et le comble, c'est que j'ai habité une rue Clemenceau !
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