C’est la nuit. Nous descendons vers Vitória. Nous descendons à tombeau ouvert. Au volant, Zé Dalton a confiance en sa bonne étoile. Sa voiture saute les voitures et les camions et les bus. Chaque fois qu’il peut, Zé Dalton met les phares, les phares qui balaient les bas-côtés où affleure la forêt. Avec l’aide de la musique, je retrouve les sensations de mes premiers voyages dans l’intérieur, une sorte de joie et d’étonnement mêlé. D’étonnement surtout. Je n’en revenais pas d’être là, d’y être pour de bon.
À l’arrière, nos épouses papotent. Je ne les entends pas vraiment, je me laisse emporter par les chansons de Seu Ribeiro, avec qui nous avons discuté une bonne partie de l’après-midi. Il y a dans certaines de ses compositions plus que quelque chose des chansons des troubadours, il y a l’or de ces mélodies écrites il y a des siècles, qui courent dans mes veines, je ne saurais dire pourquoi, qui courent le long de mon échine à l’en faire frissonner.
Le regard pointé vers la forêt et toute ouïe emplie des chansons de Seu Ribeiro, j’effleure ce qui me retient ici dans ce pays, qu’il m’est impossible de dire avec des mots. C'est quoi le Brésil, dis !
Brusque coup de frein. Un visage plus fermé qu’un autre. Traîtrise. Zé Dalton poursuivra sur cette route de montagne un peu moins vite. Du moins jusqu’à ce que nous retrouvions la BR 101. À partir de Fundão, la course reprendra. Mais, pour l’instant, je reste là, entre ces sensations venues de je ne sais où qui me disent que je suis sur le bon chemin.
10 mars 2009
1 commentaire:
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merci pour m'avoir referencè. bahiaflâneur, salvador, 10 de março, 19h57. Merci !
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