Mes chers amis,
Vous êtes quelques uns à vous demander, certains à me demander directement, la raison de mon silence.
Sans entrer dans les détails, je puis vous dire ce qui suit. Je me suis couché un soir dans mon lit et me suis réveillé à l’hôpital. Ce qui m’est arrivé, j’en ignorais jusqu’à l’existence. Il s’est agi d’une crise de convulsions nocturne. Un moment effrayant pour Etel, qui m'a vu les yeux révulsés, la bouche écumante, le corps secoué de convulsions, un moment dont je n’ai aucun souvenir. Une déflagration dans mon cerveau, selon les neurologues.
Quelle est la cause de cet événement ? De quoi est-il le signal ? Les médecins n’ont guère d’espoir de répondre à ces questions. Pour certains, je suis condamné à prendre un anti-convulsif jusqu’à la fin de mes jours, ne plus boire une goutte d’alcool, l’alcool étant contre-indiqué pour qui prend ce type de médicament. De plus, les nuits blanches me sont interdites.
Une des conséquences de cette crise sont les douleurs musculaires qui m’empêchent pour l’instant tout effort physique. Un orthopédiste a même diagnostiqué la fracture d’une vertèbre. Un autre m’a heureusement démontré que cette fracture n’avait rien à voir avec les convulsions. Reste d’ailleurs un mystère, j’ignore quand j’ai fracturé cette vertèbre.
Et puis hier matin, je me suis rendu au centre de diagnostics de l’Unimed pour subir un examen de résonance magnétique. J’étais dans la tenue offerte par l’hôpital, à quelques minutes de me glisser dans la machine, quand nous avons soudain entendu des cris et vu des médecins et des infirmiers courir en tout sens, ouvrant des tiroirs et en sortir des sérums et des pansements. Le gardien à l’entrée du centre de soins venait de recevoir une balle dans le cou. Des patients s’étaient évanouis... La jeune femme qui devait me faire subir l’examen n’était évidemment plus en état de travailler. Je l’ai consolée comme j’ai pu.
Malgré tous les efforts, Rosimar — c’était son nom — a fini par décéder après trois arrêts cardiaques et le manque d’irrigation de son cerveau par la carotide. Rosimar avait 24 ans. Il laisse une veuve et une petite fille de 4 ans. Comment aurais-je pu imaginer que le gardien qui m’avait aidé à ouvrir la porte une heure plus tôt vivait ses derniers moments ? Mes malheurs de santé me paraissent aujourd’hui bien dérisoires.
Rosimar a été enterré cet après-midi au cimetière de Maruípe. Les employés du centre de diagnostics qui n’étaient pas de service aujourd’hui se sont tous rendus à son enterrement. Repose en paix, Rosimar.
03 octobre 2009
13 commentaires:
Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Écrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus ;
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante "Commentaire" ;
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL ;
3) Vous pouvez, en cliquant sur le lien "S'abonner par e-mail", être assuré d'être avisé en cas d'une réponse ;
4) Cliquer sur Publier enfin.
Et parce que vos commentaires nous intéressent, merci de prendre la peine de nous faire part de vos opinions et de compléter ce billet par vos informations !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Je croyais que vous étiez en vacances...eh bien, loin de là. je vous souhaite un bon rétablissement et la force d'accepter les "obligations" du traitement. L'histoire que vous racontez ensuite fait froid dans le dos. L'hôpital n'est donc pas un lieu épargné par la violence ?
RépondreSupprimer@ gb : merci pour vos vœux de rétablissement.
RépondreSupprimerVous avez raison, aucun lieu n'est totalement épargné par la violence. Cela dit, statistiquement, ce qui s'est produit ce jour-là est rare, contrairement à ce qui se passe dans certains morros où ce genre de violence fait partie de la routine.
M'sieur Francis, bon rétablissement en effet... et quelle désagréable découverte vous avez fait à votre réveil!
RépondreSupprimerQuant aux statistiques de décès soudain, j'ai récemment cru que j'allais aller les grossir. En revenant à une heure tardive du travail, je suis resté coincé derrière une voiture qui ralentissait, puis s'arrêta, panne de moteur oblige. Une file de voiture commence à s'accumuler, quelques klaxons se font entendre. Puis sort le conducteur, un révolver à moitié rangé, qui s'en va voir le moteur.
Autant vous dire que le silence s'est vite rétabli dans la fil d'attente, et que j'ai rarement vu des gens ici pris d'autant de patience pour effectuer une simple manoeuvre de contournement routier. Le conducteur avait l'air un peu louche, trop insensible à ceux qui l'avaient précédé, et je doute qu'il s'agissait d'un policier en civil. Personne n'a demandé son reste.
Tous mes voeux de meilleure santé, M'sieur Francis. J'aime à vous lire et vos commentaires sur l'actualité sont toujours pointus. Revenez-nous vite ! Th.
RépondreSupprimer@ Florent : vous faites bien de signaler cet incident. Beaucoup d'automobilistes brésiliens ont une arme dans la boîte à gants. Et il arrive qu'ils en fassent usage. Mieux vaut ne pas réagir à certains comportements.
RépondreSupprimer@ Florent et Thierry : merci pour vos vœux de rétablissement.
RépondreSupprimercomme on dit, "Vitória" fait son travail de reporter en tous lieux et toutes conditions.
RépondreSupprimerMeileurs voeux de rétablissement !
Le "sevrage" de cachaça n'est certinement pas le plus simple... Rires mitigés....
Cordialement, remise sur pied et sur le réseau souhaités !
BF
Cher flâneur, merci pour vos vœux. Quant à la cachaça... ce sera peut-être pour un lointain retour à une vie "normale" :)
RépondreSupprimerJá está melhor, "monamí"?
RépondreSupprimerDureza, essa história.
Oi, Mister Salsa, tô melhorando pouco a pouco, mas os resultados de alguns exames me preocupam. Vamos ver...
RépondreSupprimerFelicidades para você e sua namorada!
N'ayant pas trop participé aux blogs ces derniers temps, j'ai naturellement appris cette nouvelle avec un peu de retard.
RépondreSupprimerJ'espère que vous retrouverez très vite une santé de fer.
Continuez à écrire car vous nous manquez sur le net.
Bon rétablissement.
Bon rétablissement, Francis. Tout à ton honneur, même en convalescence tu ne peux t'empêcher de penser aux malheurs des autres. Respect!
RépondreSupprimerLoula
Merci Loula, Merci MMC.
RépondreSupprimer