Dépression collective

Décidément, ça ne passe pas. Que l’on déplie un journal, que l’on allume la télé ou la radio, que l’on écoute les conversations, la catastrophe, ses causes et ses conséquences occupent la première place. Dans les aéroports, le chaos déclenché il y a dix mois a redoublé depuis mercredi dernier. La piste principale de Congonhas est fermée. Les rébellions de passagers, mais aussi de pilotes et de personnels de bord, se multiplient. Et samedi, pour couronner le tout une panne de courant a mis hors service un radar pendant deux heures, semant la pagaille jusqu’au-delà des frontières du Brésil.

Face au chaos, l’inconsistance de la réponse du gouvernement annoncée par Lula vendredi, n’a suscité que haussements d´épaules et cris de révolte. Au Brésil comme à l’étranger. Mais, trois jours après le drame, de hauts responsables de l’aviation civile ont été décorés des plus hautes distinctions !

L’accident du car polonais survenu en France a été l’occasion, pour la presse, de faire des comparaisons. Quand Sarkozy se rend sur les lieux dans les heures qui suivent, Lula se cache dans son palais, de peur d’essuyer de nouvelles huées.

Il est des crises qui sont parfois salutaires. La crise politique et la crise aérienne, la seconde étant liée à la première, qui secouent le Brésil ces derniers mois le sont potentiellement. Mais nul ne se berce d’illusions. Pour beaucoup, le Brésil n’a pas encore touché le fond. La dépression est collective.

Heureusement Dieu veille. La piste principale de Congonhas, qui devait être réouverte aujourd’hui, a été fort opportunément victime d’un glissement de terrain hier soir !

Et tout ne va pas si mal, les athlètes brésiliens collectionnent les médailles aux Jeux panaméricains, au point de rivaliser avec les Cubains, la défection de quelques uns d’entre eux aidant. Derniers de la liste : Guillermo Rigondeaux et Erislandry Lara, champion olympique et champion du monde amateur de boxe. Fidel crie à la trahison !