Décidément, il me faut revenir à Éric Le Boucher. Le voilà qui se penche sur le bas à gauche de son atlas, se met à comparer l’Argentine et le Brésil et en tire la conclusion suivante : « Le match Brésil-Argentine ne peut être simplifié. Les deux ont une visée sociale ; pour les deux, l'État est un moyen nécessaire. Mais un État réformé, rigoureux, est différent d'un État qui achète l'électeur. »
Le match Brésil-Argentine ne peut certes pas être simplifié. Éric Le Boucher aurait pu en rester là. Mais il y a chez tout provocateur qui se respecte l’irrépressible besoin de finir par une provocation. Selon notre chroniqueur, les Kirchner auraient acheté les suffrages, Lula réformerait, et avec rigueur, l’État.
Ne connaissant pas l’Argentine, je m’abstiendrai d’en commenter les pratiques démocratiques. En revanche, je me souviens du débat qui avait surgi au Brésil il y a maintenant un peu plus d’un an autour de la Bolsa Família, argument décisif pour une large part des populations du Nordeste au moment de choisir le bouton de l’urne électronique. Ne fallait-il pas, aux yeux de certains, y voir une modernisation du clientélisme, passé grâce à Lula du coronelismo local à l’institution étatique fédéral ?
Éric Le Boucher l’ignore-t-il ou a-t-il voulu le passer sous silence, n’ayant guère envie de justifier en détail sa préférence pour le Brésil ? Ou bien est-ce l’habitude de traiter ses sujets par-dessus la jambe ?
Une autre affirmation d’Éric Le Boucher nous donne une indication sur sa façon de travailler. « Cristina Fernandez tirant profit des bons résultats de son mari, Nestor Kirchner, a été élue facilement, dès le premier tour de l'élection présidentielle [...] Lula da Silva a été réélu l'an passé, mais beaucoup plus difficilement. »
Cristina ayant remporté 45% des suffrages quand Lula, au premier tour, en rassemblait 48,6%, Éric Le Boucher semble ne pas comprendre que la facilité avec laquelle Cristina a été élue, tient avant tout à un code électoral des plus fantaisistes.
05 novembre 2007
3 commentaires:
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L'analyse d'Eric Le Boucher montre surtout pour moi la myopie qu'il y a en France concernant Lula et le Bresil ...
RépondreSupprimerLula beneficie chez nous d'une aura particuliere (et injustifiee), en partie due a sa moderation - face a Kirchner et surtout face a Chavez et Morales. Avec Bachelet, c'est un peu "l'axe du bien" de l'Amerique du Sud.
D'une maniere generale, Lula mene une assez bonne politique exterieure (au niveau communication tout du moins) vis a vis des pays europeens, et c'est ce qui ressort chez nous ...
Par contre, la corruption du senat ou le traitement de la crise aerienne, ça reste sans repercussion...
Je ne sais qui est cet Eric Boucher, par contrem je "sais" qui est Lula! :(((
RépondreSupprimerLolilola, disons que Eric Le Boucher est un de ceux qui animent le débat...
RépondreSupprimerEt pour en savoir plus sur lui et ses propos, il suffit de suivre le lien.