« L’euro est trop fort », cette appréciation, lancée comme un cri d’accusation, n’a cessé d’être reprise ces dernières semaines en France par la quasi-totalité des candidats à l’élection française. Ils ont beau savoir qu’il n’en est rien, ils ne résistent pas à jeter en pâture à un public europhobe ce bouc émissaire si commode. Leur manque de courage, leur incapacité à la pédagogie laissent assez mal augurer ce qui se passera dans les mois qui suivront les élections lorsque se manifesteront les premiers signes tangibles de blocage persistant de la société française.
Est-il à ce point difficile d’expliquer aux Français que l’euro se valorise par rapport au dollar, de la même façon que l’ensemble des monnaies de la planète ? Qu’autrement dit, sur la scène mondiale c’est le dollar qui faiblit et non l’euro qui s’apprécie.
Qu’on en juge avec ces quelques exemples. La livre sterling a passé la barre des 2 dollars la semaine dernière, sa plus forte cotation depuis 1992. Le dollar australien est remonté à son niveau d’il y a 17 ans. La roupie indienne n’a jamais été si forte depuis 1999. Au Brésil, l’on guette le moment où le dollar va repasser sous la barre des 2 reais, sa valeur de mars 2001. Le peso colombien est au plus haut depuis 2000. En un an, la monnaie péruvienne s’est appréciée de 4,3%.
Le dollar glisse. Et il y a de bonnes raisons à cela. Le poids de l’économie américaine dans le commerce mondial ne cesse de diminuer à mesure que les pays émergents voient leur part du gâteau augmenter. Surtout, le déficit commercial américain se creuse continuellement depuis des années.
Le dollar va poursuivre très probablement sa glissade. En se préparant à laisser monter le yuan et à réorienter son stock de réserves en faveur de l’euro, la banque centrale de Chine va y contribuer. Doucement, afin de ne pas tuer la poule aux oeufs d’or des bons du Trésor américain, mais sûrement, afin de préparer l’avenir.
La vigueur de l’euro est une bonne nouvelle. Elle est le signe de la solidité de l’économie européenne. Et la preuve de la supériorité, sur le long terme, du modèle socio-économique européen sur celui des États-Unis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Écrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus ;
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante "Commentaire" ;
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL ;
3) Vous pouvez, en cliquant sur le lien "S'abonner par e-mail", être assuré d'être avisé en cas d'une réponse ;
4) Cliquer sur Publier enfin.
Et parce que vos commentaires nous intéressent, merci de prendre la peine de nous faire part de vos opinions et de compléter ce billet par vos informations !