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08 février 2017

Gendarmes au repos

Cela dure depuis cinq jours et nous n'avons pas idée de la fin du mouvement. Mouvement, c'est une façon de parler puisqu’ils restent cantonnés dans leurs casernes. En grève, nos gendarmes réclament 43% d'augmentation. Pour le gouvernement local, il est hors de question de leur accorder ne serait-ce que 1%. Austérité, tel est le mot d'ordre.

Conséquence : les fripouilles s'en donnent à cœur joie. Vandalisme, braquages, homicides (85 en 5 jours). Conséquence : les bus ne circulent pas ; les boutiques, les supermarchés et les restaurants restent fermés, faute de sécurité et de personnel.

Le gouvernement local a fait appel à des renforts venus de Rio et Brasília. Pour l'instant, aucun effet. Et puis ceci : avis aux partisans de l'État minimum ! Si c'est ça que vous voulez, ça va clairement pas le faire.

09 novembre 2011

Grève dans les services diplomatiques

Le personnel des consulats français et de l’ambassade de France au Brésil sont en grève ce mercredi. Y compris les domestiques de Monsieur l’ambassadeur, nous précise, vacharde, la Folha de São Paulo.

Ces employés (qui, si j’ai bien compris, ne sont pas tous fonctionnaires) réclament des augmentations de salaire pour compenser l’inflation locale. Seront-ils entendus en ces temps de « rigueur » ? J’en doute, mais tiens à afficher ma solidarité, car il est effectivement impossible de maintenir son train de vie au Brésil sans une augmentation d’environ 10% (l’inflation réelle, pour les 12 derniers mois).

05 septembre 2007

Le fait divers du jour

Commissaire Ozilak, ça sonne bien, un peu comme Kojak. Mais ici rien de yankee, notre Ozilak se prénomme Luiz : delegado Luiz Ozilak, pour vous servir. Ou, plutôt, pour se servir.

L’Ozilak est un drôle d’oiseau, d’une redoutable efficacité, de ceux qui savent faire fructifier toutes les occasions qui se présentent. Gratifié d’un salaire mensuel de 5000 reais (environ 1900 euros), mais ayant gagné 17 fois en 3 mois à la loterie nationale, Ozilak était l’heureux propriétaire d’un hôtel — 61 chambres et 6 piscines — d’une valeur estimée 12 millions R$ (près de 4,5 millions d’euros).

N’allez pas croire pour autant que l’Ozilak est chanceux en tout. Un bimoteur, dont il était aussi l’heureux propriétaire, s’est malencontreusement écrasé au-dessus de l’Amazonie, avec 600 kgs de cocaïne à bord.

Curieusement, comme le signale la Folha, ce n’est pas pour les crimes les plus graves, dont il est accusé, que l’Ozilak a été démis de ses fonctions. Ce qui a chiffonné un juge, c’est qu’il s’est servi de deux femmes comme prête-noms, l’une d’entre elles ne disposant que d’un revenu mensuel de 53 R$ (moins de 20 euros).

Est-il nécessaire de préciser que, privé de ses ailes, l’oiseau court toujours ?

29 avril 2007

Mon école au Canada

Il y a 35 ans — c’était pendant la dictature militaire — le Brésil recevait l’aide de ses meilleurs amis, les États-Unis et... le Canada. C’est au nom de cette belle amitié et de la lutte contre le communisme que Cariacica, à la périphérie de Vitória, s’est vu offert une école. La générosité avait toutefois ses limites, les Brésiliens ne pouvaient pas se montrer difficiles quant à l’architecture du bâtiment. D’où des toits pentus pour mieux évacuer la neige, des murs sans fenêtre pour mieux se protéger du froid. Et si les radiateurs n’étaient pas fournis, c’était uniquement pour faire des économies.

Cette école existe toujours, dans une ville dont la population a décuplé. Comme dans la plupart des écoles publiques du Brésil, la maintenance laisse à désirer. Les cours sont annulés lorsqu’il pleut dans les classes.

Cette école est connue comme la canadienne, même s’ils sont rares aujourd’hui à pouvoir en expliquer le nom. À celui qui m’en a raconté l’histoire et qui m’annonçait qu’elle allait être reconstruite selon les normes brésiliennes, je ne me suis pas privé de lui rapporter que présentement il pleut aussi dans les écoles publiques du Canada, au point que la télévision québécoise s’en est émue cette semaine.

De là à dire que, dans 35 ans, les Brésiliens offriront des brésiliennes au Canada...

22 décembre 2006

Chaos dans les aéroports

Depuis des semaines, des centaines de vols ont été annulés, des milliers retardés. À l’approche de Noël, la situation a atteint un point tel que se multiplient dans les aéroports les crises de nerf, les manifestations spontanées de protestation, les échanges de coups de gueule et de coups poing.

Y a-t-il un pilote dans le ciel brésilien ? Impossible de le savoir, comme il est impossible de savoir quand la situation redeviendra normale. Il y a un mois, on nous disait que les problèmes seraient résolus avant les fêtes de fin d’année. Il y a quinze jours, on nous disait qu’il faudrait patienter jusqu’à février, autant dire jusqu’à ce que les costumes du carnaval soient défaits. On nous dit aujourd’hui que cela durera encore six mois.

C’était sans compter sur une initiative dont le génie ne se rencontre que sous nos latitudes tropicales. Il y a des files d’attente ? Qu’à cela ne tienne, supprimons-les en interdisant aux passagers de prendre l’avion.

Cette brillante idée, de ces idées dont l´évidence illumine les cerveaux d’un spectacle orgasmo-pyrotechnique inédit, une de ces idées dont on se demande pourquoi on ne l’a pas eue soi-même, il faut l’attribuer publiquement à son inventeur avant qu’un autre tente de se l’accaparer.

C’est donc Milton Zuanazzi, président de l’ANAC (Association nationale de l’aviation civile) qui a eu ce coup de génie. La principale compagnie d’aviation du Brésil, la TAM, s’est vu interdire de vendre des billets jusqu’à dimanche, voire jusqu’au retour à la normale. Merci Milton.

un avion de la TAM dans le ciel de Vitória

14 décembre 2006

Les super-salaires de l'Espírito Santo

La polémique nationale qui s’est abattue sur les sur-salaires du pouvoir législatif — des salaires qui, sans être illégaux, dépassent le plafond fixé par la loi (!) — ne pouvait faire autrement que rebondir, à sa façon, en Espírito Santo. Nous savons donc désormais, grâce à la gazette locale, que ce sont 817 fonctionnaires et élus capixabas qui reçoivent un salaire supérieur à celui du gouverneur, Paulo Hartung. Ce qui, il faut en convenir, est une légère déviation du sujet. Une déviation peut-être due à la forte attraction qu’excerce ce cher Paulo — à prendre uniquement dans son sens affectueux, le lecteur comprendra dans la suite — sur tout ce qui gravite autour de lui, tout cela étant dit sans ironie, comme il est d’usage au Brésil.

Paulo Hartung, j’y viens donc, reçoit le modeste salaire — encore une fois sans ironie aucune — de 11.250 R$ (environ 3.960 euros), un salaire qui passera le 1er janvier à 12.168 R$ (environ 4.280 euros), soit une légère augmentation d’à grand peine plus de 8%, une augmentation ridicule si on la compare à celle que souhaitent s’auto-appliquer les députés et sénateurs fédéraux, d’environ 90%.

La réputation d’inégalité des revenus au Brésil n’est plus à faire. Les sur-salaires en sont un exemple. S’agissant de la fonction publique, voici quelques repères (salaires mensuels en début de carrière) du haut vers le bas :

  • 17.689 R$ (environ 6.230 euros) : juge et procureur
  • 1.560 R$ (environ (environ 550 euros) : médecin travaillant pour l’Institut estadual de la santé publique, pour 20 heures de travail hebdomadaire
  • 1.200 R$ (environ 420 euros) : gendarme estadual, pour 54 heures de travail hebdomadaire
  • - 622,55 R$ (environ 220 euros) : enseignant du collège ou du lycée à Vitória, pour 25h par semaine.

Je rappelle que l’éducation est une des priorités des gouvernements estadual et fédéral...

13 décembre 2006

Aide-toi, le Ciel t’aidera

A priori cela paraît être un bon prix. 213 R$ (74 euros) pour un aller retour Vitória Rio, à la fin du mois de janvier. Un bon prix à condition que les vols ne décollent pas, comme depuis des semaines, avec quelques heures de retard. Et que les vols arrivent à destination, ajouteront les mauvaises langues.

Fin janvier, me direz-vous, c’est loin, d’ici là les problèmes seront résolus. Ce n’est pas ce que pense Milton Zuanazzi, président de l’ANAC (Association nationale de l’aviation civile). Selon lui, la situation ne devrait se normaliser qu’en février, avec la prise de service de nouveaux contrôleurs aériens. Traduction : après le carnaval.

Nous reste donc à espérer, mon épouse et moi, qu’en partant à six heures du matin nous arriverons assez tôt pour déjeuner face à la baie, faute d’y petit déjeuner.

Avec l’aide de Dieu, cela devrait être possible. Nous allons donc intensément prier, comme le recommande Waldir Pires, le ministre de la Défense, en réponse au TCU (Tribunal de Contas da União, équivalent brésilien de la française Cour des comptes) qui, dans un rapport, le désigne comme l’un des principaux responsables du chaos qui règne dans les airs.

Après tout, s’agissant du ciel, quoi de plus normal qu’invoquer Dieu ? L’incompétence est chose terrestre.

Et puis, si en mai rien ne s’est arrangé, faute de communication directe entre Waldir Pires et l’Inconnaissable, il lui sera toujours possible de demander l’intercession du Saint Père pour qu’Il mette l’espace aérien brésilien sous Sa toute puissante protection. Benoît XVI se rendra au Brésil à l’occasion de la cinquième Conférence de l’épiscopat latino-américain qui se tiendra à Aparecida du 13 au 31 mai 2007.

29 novembre 2006

Juges de paie

Une rumeur persistante voulait que les hauts magistrats brésiliens reçussent des salaires d’une valeur double de celle du plafond légal, fixé à 22.111 R$ (7.677 euros). Mais qui avait vérifié ? Après tout, que des juges ne respectassent point la loi ne semblait pas devoir provoquer plus qu’un haussement d’épaules.

C’était sans compter sur Ellen Gracie, présidente de la Cour suprême et du Conseil national de la Justice, qui souhaite y mettre bon ordre. Après tout, ne faut-il pas réduire les dépenses publiques, comme le réclamait haut et fort Geraldo Alckmin pendant la campagne électorale ? Dans ces conditions, comment l’opposition pourrait-elle soutenir ces magistrats ?

Résultat de l’enquête : 2.978 fonctionnaires publics sont concernés, qui reçoivent en moyenne 3.491 R$ (1212 euros) au-dessus du plafond. Leurs fiches de paie seront donc revues à la baisse, en décembre ou janvier. Voire aux calendes grecques, si les inévitables recours produisent leurs effets.

Comme le remarque un magistrat de São Paulo, Alexandre Morais, cette décision doit servir d’exemple aux autres Pouvoirs, législatif et exécutif. La balle est dans leur camp...
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