Après Vitória (en fait, Vila Velha dans la banlieue), Brasília. L’exposition des frères Campana poursuit son circuit brésilien. Elle prendra aussi ses aises à São Paulo et à Rio. L’exposition s’intitule Anticorpos.
Je l’ai vue deux fois à Vila Velha, non pas que j’ai été enthousiasmé par les deux frangins. Mais parce que j’aime aller me balader du côté du musée ferroviaire et des superbes vues qui nous sont là offertes sur les alignements de tourets des entreprises voisines, Flexibras et sa concurrente italienne dont le nom m’échappe. Des alignements qui valent bien ceux de Carnac.
Mais revenons aux Campana. Designers de génie pour ceux qui ont soif d’originalité à tout prix, charlatans pour ceux qui s’en tapent le coquillard. Entre les deux, mes fesses balancent. D’autant plus dangereusement qu’il faut réfréner l’envie furieuse de s’asseoir sur leurs chaises de bric et de broc, de se vautrer sur leurs sofas gigantesques, ce qui pourtant ferait vraiment sens.
Faute de grives, restent les merles. En occurrence, quelques dessins et sculptures qui valent mieux que nombre de leurs réalisations, comme si l’ébauche dépassait la mise en œuvre. Toute la problématique de l’art conceptuel. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, de design conceptuel, destiné aux musées plus qu’aux intérieurs, furent-ils bourgeois de la classe A, pour reprendre un repère cher à l’IBGE.
Et puis il y a le discours, insupportable, qui accompagne la mise en scène de l’œuvre, ce discours dans l’air du temps sur le nécessaire recyclage, un discours creux qui pue le marketing de bonne conscience à cent lieues à la ronde. Un discours qui serait à l’origine de l’intitulé de l’exposition... La vraie récupération, celle qui ferait vraiment sens, serait d’utiliser, comme ils sont, les vieux meubles, tels qu’on les trouve chez les compagnons d’Emmaüs en France.
Pour les assoiffés, un complément d’informations ici, avec une interview en prime.
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