Pianiste, Francisco accompagne Vinícius de Moraes et Toquinho à Buenos Aires. Nous sommes le 27 mars 1976. Il laisse à ses compagnons un message : « Je sors pour acheter des cigarettes et un médicament. Je reviens de suite. » Ils ne le reverront jamais.
L’Argentine vit les heures noires de la dictature. Pris pour un autre, Francisco qui a le malheur de parler parfaitement l’espagnol et, qui plus est, avec l’accent porteño, a été arrêté. Il sera torturé dans les jours qui suivent. Et enfin tué d’une balle dans la tête en 1977.
Cela, nous le savons, parce que 10 ans après sa disparition, Cláudio Vallejos, tortionnaire et membre des services secrets de la Marine, a révélé que Francisco avait été abordé par des hommes qui travaillaient pour le régime militaire.
Francisco avait 33 ans et quatre enfants. Son épouse était enceinte de 8 mois.
Le 16 novembre prochain, à l’initiative d’un député porteño, Raul Puy, une plaque sera apposée sur la façade de l’hôtel Normandie, au 320 de la rue Rodríguez Peña, qui rendra hommage à Francisco Tenório Jr. Y seront gravés ces quelques mots : « Ici a logé ce brillant musicien brésilien, victime de la dictature militaire argentine ».
Je découvre également ce destin tragique. Etrange méprise.
RépondreSupprimerIl ne pouvait justifier de sa nationalité ? Cela ressemble plutôt à une exécution sommaire. Très sommaire. Avant qu'il n'ait eu le temps de décliner son identité.
Il ne s'est pas agi d'une exécution sommaire puisqu'il est resté prisonnier plusieurs mois.
RépondreSupprimerÉtonnant en effet qu'il n'ait pu justifier de sa nationalité. Mais il faudrait pouvoir se replacer dans le contexte de l'époque pour comprendre. Paranoïa des services secrets argentins ? Collaboration des militaires brésiliens pour obtenir son élimination ?
J'ai lu le papier de Ruy, aussi.
RépondreSupprimerBonne opportunité saisie, de ce blog.
Bravo.
BF