Telle Madame Irma, Dame Dilma répète à l’envi qu’elle prévoit peu d’impact de la crise mondiale sur un Brésil de roc. Et, bien consciente que la dimension psychologique pourrait toutefois nuire à l’économie brésilienne, elle ne cesse d’inciter les populations à continuer de consommer comme des petits fous à l’approche de Noël.
Oui, mais voilà, dans le secret de ses cogitations, elle n’est, comme les copains du premier monde, sûre de rien. Car certains des indicateurs de son tableau de bord commencent à clignoter en rouge. C’est pourquoi une série de mesures, susceptibles de relancer la croissance, notamment par la consommation, a été annoncée par son ministre des Finances, Guido Mantega.
En premier lieu, vient donc la réduction de l’impôt sur les produits industrialisés (IPI) pour les produits blancs (frigos, machines à laver, gazinières, etc.). Les pâtes coûteront moins cher, les impôts PIS/COFINS étant annulés, comme pour le pain et la farine de blé, autres produits basiques. Le programme d’accession à la propriété (Minha Casa, Minha Vida) n’est pas en reste : le plafond du financement à 1% d’imposition a été revu à la hausse, passant à 85.000 reais (soit environ 35.000 euros).
Même si Dame Dilma fait la part belle à la ménagère, dont elle se sent peut-être encore proche — on peut toujours rêver ! —, elle n’oublie toutefois pas la bagnole, ustensile il est vrai unisexe, bien plus, hélas, que la cuisine, en abaissant la taxe sur les opérations financières (IOF) qui s’applique à son financement (désormais 2,5% par annuité).
Cela ne serait complet, par les temps qui courent, sans un petit cadeau aux investisseurs et spéculateurs étrangers qui voudraient jouer à la Bourse de São Paulo. Ils payaient une taxe de 2% (actions) ou 6% (titres privés de plus de 4 ans), elle est désormais supprimée.
À part ça, l’économie brésilienne se porte comme un charme, Dame Dilma nous prie d’en être convaincu.
Je sens une agressivité récurrente. J'essaie de comprendre... Lula a fait deux mandats, sa dauphine a été triomphalement élue malgré des tirs croisés de la plupart des médias, l'émigration européenne vers le Brésil va s'amplifiant, mais tout est noir.
RépondreSupprimerDilma sait que la récession frappera l'économie mondiale: elle relance la consommation intérieure en aidant les ménages à consommer (bon pour eux) et les entreprises à garder une activité.
Que proposez-vous d'autre?
Nulle agressivité, cher Benjamin. La simple description d'une réalité tristounette, à l'opposé de la glorification béate du B des BRIC.
RépondreSupprimerJe dis dans ce billet, qui donne des détails peu accessibles à qui ne parle pas le portugais, ce qui se cache derrière la prétendue immunité du Brésil face à la crise. Et nous n'avons pas fini de moudre notre grain sur ce terrain. Hélas.
Quant à ce que je propose, comme d'autres de plus en plus nombreux fort heureusement, il conviendrait que j'en fasse une synthèse dans un billet. Je m'y efforcerai dès que j'en aurai le temps.
Ah! mais je ne suis pas de ceux là! J'ai toujours pensé du Brésil que s'il ne résout pas très vite ses problèmes d'éducation, il ira dans le mur.
RépondreSupprimerSur l'éducation, nous sommes bien d'accord.
RépondreSupprimer