Si l'amplitude et
la vitesse des phénomènes peuvent et doivent faire l'objet de
débats contradictoires, il ne fait guère de doute que nous devons
faire face, comme jamais auparavant dans l'Histoire, à la
conjonction de la raréfaction des ressources naturelles et d'un
changement climatique auquel contribue l'activité humaine. Ces
phénomènes étant observés à l'échelle de la planète, il semble
raisonnable d'en tirer les conséquences ensemble et de prendre les
mesures qui paraissent devoir s'imposer.
De là, deux
attitudes sont possibles. Mettre à profit ces crises pour revoir nos
modèles de société et de développement, compte tenu que les
modèles dominants y contribuent fortement, devrait être la première
conséquence à laquelle nous devrions arriver. Or nous savons que
les élites politiques et entrepreneuriales ne font pas la même
lecture et n'acceptent d'envisager qu'à la marge une remise en cause
de leur mode de pensée. Pire encore, ils souhaitent tirer le maximum
de profit des difficultés actuelles en les utilisant comme prétexte
à créer de nouveaux marchés, tels que celui de l'oxyde de carbone,
comme si l'économie de marché et ses dérives spéculatives
n'étaient pour rien dans l'état du monde actuel.
C'est dans ce
contexte que va se dérouler la conférence Rio + 20. On peinturlura
de vert tout ce qui pourra l'être, mais rien ne changera sur le
fond, les crises continueront de s'aggraver, de même que les
inégalités de richesse. Le fait que des dirigeants comme Barack
Obama, Angela Merkel et David Cameron feront l'impasse sur cette
réunion est assez significatif. Et ne nous faisons pas d'illusion :
si François Hollande traversera l'Atlantique, c'est parce qu'il a
été récemment élu et que Rio + 20 lui donnera l'occasion de
rencontrer pour la première fois maints dirigeants et notamment
Dilma Rousseff, présidente de la sixième économie par le PIB et
aussi responsable in fine de la décision à prendre quant à
l'achat des Rafale, autrefois promis par Lula. Autant dire que ses
préoccupations seront loin d'être en harmonie avec le prétexte
officiel du sommet Rio + 20.
Certes aura lieu, parallèlement, un Sommet des peuples pour la justice sociale et environnementale, où les participants plaideront pour une économie vraiment « verte », au service du bien commun, seule capable à leurs yeux de contribuer à la résolution, non seulement des problèmes environnementaux, mais aussi économiques et sociaux qui sont la marque de la crise du capitalisme que le monde affronte aujourd'hui.
Certes aura lieu, parallèlement, un Sommet des peuples pour la justice sociale et environnementale, où les participants plaideront pour une économie vraiment « verte », au service du bien commun, seule capable à leurs yeux de contribuer à la résolution, non seulement des problèmes environnementaux, mais aussi économiques et sociaux qui sont la marque de la crise du capitalisme que le monde affronte aujourd'hui.
Mais
cette réunion, aussi sympathique soit-elle, fait penser au Forum
social mondial (FSM), imaginé comme alternative au Forum économique
de Davos. Ces deux événements, devenus rituels, se renouvellent
chaque année. Pour autant, nous ne pouvons pas dire que les lignes
bougent. Les initiatives prises lors des réunions du FSM n'ont
jamais à ce jour permis des avancées sociales significatives.
Si
nous voulons que la crise environnementale et la raréfaction des
ressources naturelles soient véritablement prises en compte, il
faudra largement plus qu'un énième sommet. Seule l'implication
directe de larges couches de nos sociétés serait capable de nous
faire avancer vers la résolution de problèmes majeurs et peut-être
vers un monde meilleur. Rien ne permet de dire, aujourd'hui, que
pareille mobilisation soit en cours de cristallisation.
Ce texte est ma contribution au débat lancé par le site de Frédéric Taddeï, Newsring, auquel vous pouvez participer en cliquant ici.
Ce texte est ma contribution au débat lancé par le site de Frédéric Taddeï, Newsring, auquel vous pouvez participer en cliquant ici.
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