Admirable jour de
la Toussaint ! Fêter tous les saints du calendrier et,
accessoirement, de l'Église le même jour, quelle admirable
trouvaille ! Mais comme si ça ne suffisait pas, on a rajouté
le lendemain la fête de tous les morts, la fête des défunts
ordinaires, les femmes de mauvaise vie et les enfants de salaud itou.
Bon, en France c'est la Toussaint qui est fériée, tandis qu'au
Brésil c'est le jour des morts. Finados, qu'ils disent.
Finasseries !
Et puisque j'évoque
la mort, parlons de virus, de la saloperie de virus qui m'a jeté au
trente-sixième dessous pendant quelques jours. Les médecins sont
sympas – comme les routiers, autrefois. Quand ils ne savent pas ce
qui vous rend malade, ils ont la belle excuse, une virose. Admirable
trouvaille, elle aussi que la virose à géométrie variable. Est-ce
l'effet du troisième âge, de la séniorité qui s'affirme, toujours
est-il que ces putains de virus deviennent salement méchants. Au
point que j'en suis venu à penser que j'allais crever, sans autre
forme de procès. Et, après tout, cela vaudrait peut-être mieux
ainsi. Une mauvaise grippe et, hop, direction le crématorium ou le
cimetière.
Le bon côté de la
chose – puisqu'il en faut un –, c'est que ça me donne l'occasion
de revisiter le passé. Et moi, quand je revisite le passé, je le
fais en musique. Est-ce parce qu'en septembre j'ai rendu visite à
l'ami Jean-Charles que je me suis remis à écouter Neil Young.
L'idée soudaine m'est venue entre deux quintes de toux de
télécharger After The Gold Rush. C'est le genre de disque
qui nous servait de bande son quand on avait 20 ans et qu'on se
réunissait le samedi soir chez Félix, pour commencer la soirée et
même le week-end. Neil Young, c'est un peu genre grand frère, le
frangin un peu triste qui vous console de vos propres tourments. Bon,
à cette époque-là, je sortais de chez Félix et je poursuivais
souvent la nuit du côté des frères M. Et c'était une autre paire
de manche. Et ça picolait sec. Ou raide. Et je connaissais des
dimanches difficiles...
C'est quoi ce
billet ? La chronique de ma petite vie de néo-sexagénaire. Une
chronique à chier, autant dire. Bon, j'ai repris quelques forces. La
preuve, c'est que je tape ce texte à tout berzingue, en attendant le
prochain client.
Et puis, ces
billets se font rares. Faut dire que je me suis imposé une règle,
histoire de me donner des excuses pour ne pas avoir à trop écrire.
Désormais, je ne publierai de nouveau texte que lorsque le dernier
aura eu au moins mille lecteurs. Ça me laisse le temps de vivre. Et
de réécouter les vieilleries. Une règle faite pour ne pas être
respectée. Éventuellement. Au cas où le Brésil prendrait un
virage imprévu. Ce qui n'est pas près d'arriver !
quand on est jeune, on espère avoir l'occasion d'être vieux et quand on est vieux on se deMande biEn pouRquoi on a pensé ça quanD on était jEune...
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